une matinée perdu

[Nero] Black Word

Une courte nouvelle inspiré par une mauvaise matinée.

Voyageant dans un monde idyllique et palpitant où je suis un aventurier inépuisable, sauvant qui je peux de prédateurs affamés par la gourmandise. Je lutte de tout mon possible, mais le monde s'écroule, il disparaît de ma vision, quand un bruit sourd résonne jusque dans ma tête.


Le réveil sonne et, dans un soupir, je maudis le monde et ses obligations en me disant que cela me tuera un jour, comme tant d'autres.


Une fois le réveil éteint, je m'arrache de mon cocon chaleureux, sentant le froid se repaître de ma peau comme des prédateurs se jetant à gueule ouverte sur ce qui aguiche leur faim.


En quelques minutes, je passe de l'eau froide sur mon visage pour m'aider à me réveiller, ma plus douce torture au froid de la journée, avant d'avaler un amuse gueule, ne servant qu'à exprimer que, techniquement, je ne par pas l'estomac vide, et enfin je m'habille le plus chaudement possible. Avant de franchir la porte, l'écho de la cohue extérieur me parvient aux oreilles, me faisant déjà regretter d'y plonger.


Je suis immédiatement accueilli par le vent, m'apportant le froid et le bruit de la ville. Me mettant en marche, je traverse les rues, slalomant entre les passants, m'éloignant au mieux pour ne pas subir leurs musiques et leurs discussions insipides.


Marchant de façon mécanique, mettant ainsi en pratique plusieurs années d'apprentissage d'équilibre et de transfère de poids, sur une distance qui me semble interminable, j'en viens à espérer de ne pas attraper froid pour ne pas retomber malade, comme je l'étais il y a encore peu de temps.


Les rues sont bruyantes, malodorantes et désagréables, à l'image des gens qui y circulent.


"Pourquoi ne pas prendre un transport ?" pourrait-on me dire. La réponse est que j'ai préféré dépensé mon argent pour m'acheter de quoi manger, et que devoir dépenser pour un rendez-vous sans intérêt me fend le cœur.


Ma tête commence à me faire mal et mes mains tremblent. Je me mes par conséquent à marcher plus vite, à agiter mes doigts dans mes poches, à faire bouger mon corps le plus possible... tout ce que je peux.


De mes yeux fatigués, je scrute les rues en cherchant les bonnes à suivre, tout en faisant attention de ne rien percuter sur ma route. Reconnaissant certaines rues, suivant de vagues indications pour d'autres, je marche, encore et encore, entouré par l'orchestre de la ville.


Après une petite éternité, je finis par me rendre compte que je ne reconnais pas le chemin et que je me suis égaré. Je fais ainsi face à cette nouvelle comme si on m'annonçait un cancer ou un divorce, en refusant de croire que cela puisse être vrai. Cette réaction fut conservée, malgré son inutilité, au moment de regarder l'heure et de constater mon retard.


M'adossant contre le mur dans un énième soupir, je reste un instant à accuser le coup de la nouvelle.


En reprenant ma marche, je décide de retrouver mon chemin jusque chez moi, me prêtant à rêver d'un repas, d'un lit, d'une douche, quelque chose qui mari la chaleur et l'agréable, tout en étant hanté par les conséquences que fera naître mon absence.



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