Une ombre

Alice Artaud

Une ombre

Ronge mon sein

Plisse l’entrain

S’agrippe, me tient


Me sonde

Comme un silence

Avec démence

Longe mes sens
 

Erode

Les bouts de moi

L’or de mes doigts

L’art de l’émoi

 
Elle gronde

Sous l’âme lisse

Sous l’astre triste

Dans les coulisses

 
Et monte

Comme une angoisse

Qui vient, puis froisse

Les carapaces

 
Cette ombre

S’élance au loin

S’étire, revient

S’accroche aux reins
 

Puis tombe

Comme un fléau

Sur un verso

A fleur de peau

 
Pénombre

S’en est allée

Pour un carré

De liberté
  

Immonde

Elle reviendra

Elle m’attendra

Elle me prendra


Une ombre

Déplie mes croix

Use mes lois

L’ombre, c’est moi !

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