Une ville au dessus du monde: Tanger
orlov
Dimanche
L'avion décolle à 14h10.
Tout juste 30euro en poche à échanger a casa, c'est totalement fou mais enivrant!
Dans l'avion je me retrouve en enfance, avec cette sensation joyeuse de pile électrique, le décollage! Les hôtesses de l'air baragouinent en arabe et c'est après trois bonnes heures d'avion hautes en couleur (des enfants qui hurlent de tous les cotés, constatation: oui l'arabe sonne plus fort que le français) qu'on arrive a Casablanca.
L'atterrissage se fait sous un tonnerre d'applaudissements.
Nous prenons le train pour rejoindre le centre ville.
Ce sont des paysages nouveaux: beaucoup de champs, superbes mais très secs, des maisons grises ou colorées carrées et dentelées, chaque village a son dôme. Bien sur des palmiers. Le linge qui sèche fait parti du paysage. Parfois, à travers les champs des sortes de campements-bidonville avec des amoncellements de tôles et de tissus de couleur. Un paysan ratisse à la main son champ, sous cette chaleur oppressante. Nous arrivons dans la banlieue de casa. Les maisons qui longent la voix ferrée peuvent être très belles, on y voit aux fenêtres des enfants qui y jouent, regardent le train klaxonner. Toujours du linge, des sous vêtements de femme: quelle curiosité ce brassage de sens et coutumes: des femmes voilées, des femmes en débardeurs, de la pudeur, des culottes qui sèchent aux fenêtres...
Arrivée Casa, il ya une chaleur humide et étouffante. Nous sommes heureuses de quitter la trame de train puant la pisse.
Assaillis de toute part par les taxis, nous finissons par en prendre un. Celui ci nous conduit dans un hôtel de sa connaissance, très correct. Le chauffeur nous demande 50 dirhams ! Peu initiées nous le payons sans rien dire, ce sera plus tard que nous comprendrons que la course ne valait que 10 drh! Mais il faut bien un début à tout non?
Après une journée de voyage, une faim de loup assaillit nos estomacs, nous errons dans le quartier de l'hôtel. Dans les rues, beaucoup de boutiques d'alimentation: plats en sauce, fruits. Pour 4 euro, nous n'avons pas été déçus de notre repas pour 2: un demi-poulet, des lentilles, du riz, des frites, une viande en sauce et une boisson ! Autant dire que nous sommes vite rassasiées. Je dois avouer que manger chaud et gras par cette chaleur devient vite écœurant mais il faut juste s'y habituer.
De retour à l'hôtel, la chaleur à raison de nous. Hermine s'endort. Ne parvenant pas encore à trouver le sommeil je sors sur le balcon de la chambre. En face de moi, s’étend un très bel immeuble de style XIXe ; au dessus de la porte d'entrée un médaillon de pierre et des armes. Le toit est superbement taillé mais tombe en ruine. Une famille vit là-haut, des draps étalés et de la taule donnent un air décalé à la pierre ancienne. Un peu plus à droite un autre immeuble mais cette fois ci des années trente, très structuré, très art déco. Une empreinte de la colonisation. Dans la nuit, les hauts parleurs se mettent à rugir.
Surprenant la première fois puis envoûtant et mystérieux comme un appel a Dieu. C'est la voix du muezzin, il loue la grandeur de Dieu. Chaque journée et chaque nuit est rythmée par ces louanges sacrées.
Lundi
Premier petit déjeuner sur le toit de l'hôtel, nous avons le droit à une dégustation sympathique de café, thé à la menthe fraîche, crêpes épaisses (délicieuses) et pâtisseries. Il y a une vue imprenable sur la ville: un enchevêtrement de bijoux d'architecture mais aussi amas de pierres bien tristes.
Nous prenons un taxi pour nous rendre à la Médina ce qui se traduit par 'grande place'. Le chauffeur avec qui nous papotons nous invite à venir chez lui le lendemain à Agadir au bord de la mer. Les marocains sont affables, ils sont hospitaliers et agréables. Seulement, on se rendra compte encore une fois qu'à ce rythme là, nous pourrions nous retrouver avec une dizaine d'invitations chez des inconnus le soir même! Agréable certes mais à présent il faudra choisir, et nous choisissons la tranquillité !
Le quartier de la Médina très ancien et typique est superbe. Les ruelles étroites sont bordées d'arcades ou débordent l'étalage des boutiques. Y ruissellent des bijoux, des meubles, des djellabas, des babouches et ça sent le bois, la laine et le cuir. Très rapidement nous devenons la cible des marchands. C'est plutôt drôle: à chaque fois, selon leur dire, nous sommes leurs premiers clients et nous voilà dans un échange de salamalec, de marchandage et surtout de sauve qui peut!
Une chose est sure, les maroquins sont d'excellents marchands! Mais il faut savoir couper leur prix en deux voir trois et faire semblant de partir voir pour que le vendeur se décide enfin à vendre à notre prix. Très efficace !
Dans une cour à arcade, nous entrons pour le plaisir des yeux chez un marchand de tapis. Nous finissons par y rester, servis comme des rois: limonade, café, cendrier et un peu de kif arrivent comme par magie sur une table basse. Ils finissent par nous vendre un joli tapis de soie après un marchandage corsé nous arrivons à notre prix! Ils finissent toujours par vous avoir, et pour ça ils sont fort, ils vous prennent par les sentiments! Une fois de plus nous sommes invités le soir même à une petite soirée. A casa les amis se font vite.
Pour revenir à l'hôtel, nous décidons de rentrer à pied.
Nous voilà donc déambulant dans les rues, passons devant l'immense palais du roi très surveillé et impressionnant de grandeur.
Nous traversons de grands boulevards suffoquant de chaleur, de poussière et de pollution. Si Paris pu alors Casablanca la surpasse: il fait si chaud qu'on se sent sale ! Il faut imaginer un mélange de poussière, de pollution, de sueur, et de nourriture.
Après une matinée d'exploration ou nous avons fait corps à corps avec la saleté, nous décidons d'opter pour une fin d'après midi farniente. Sieste jusqu'à ce que la chaleur retombe c'est à dire 17h. Ici les températures élevées se situent entre 11h et 17h. Vers 18h nous montons sur la terrasse pour prendre un thé à la menthe.
Envie de verdure je décide aujourd'hui que nous n'irons pas manger traditionnel dans un bouiboui! Je décide d'aller au supermarché, enfile pour l’occasion un pantalon et une robe a manche longue et m'attache les cheveux pour ne pas attirer l'attention.
Et bien quelle surprise, le supermarché au Maroc n'est pas donné! Mon envie de verdure se transforme en pain, vache qui rit, dinde et chips pour 70 dirhams alors que pour 60 dirhams on aurait eu un plat copieux pour deux personnes dans un bouiboui.
Par contre j'ai pu remarquer un détail amusant au supermarché:
les maroquins sont les champions de la vache qui rit: il yen a des rayons entiers: à l'olive, au babybel, au piment, je fais ici petit clin d'œil à mon beau frère Cyrille qui travaille chez Bell: pourquoi pas autant de diversité en France? Tu sais ce qu'il te reste à faire Cyrille, toi le spécialiste de la vache qui rit !
La nuit tombée, nous voici seuls sur le toit de l'hôtel, il fait bon, un vent frais balaye la ville. C’est un moment unique: la lune ce soir dessine un croissant parfait, Allah semble veiller sur ses enfants. Les échos des voix, les rires, les odeurs nous parviennent à 'infini...
Mardi
Au revoir Casablanca.
Si Casa à un certain charme, nous sommes heureuses de quitter l'opulence oppressante de cette grande ville qui manque d'air ! Direction Tanger à 400 km. Les 6h de train se passent bien, nous avons un billet en première classe avec climatisation, nous comprenons notre chance en voyant passer à coté de nous d'autres trains: en 2de, les gens agitent leurs mains, essayant de se faire de l'air, des tissus humides sont pendus devant les fenêtres, certaines personnes sont assises par terre. On devine le ruissellement de transpiration évité.
Je suis fascinée par les paysages. De grands déserts de terre sèche et puis quelques kilomètres après de la verdure fraîche, des arbres croulant d'un vert tendre, des lacs bleu brillant. A nouveau de l'herbe jaunie et pauvre, puis voilà une forêt de sapins puis des vallons et des montagnes!
Leur système d'irrigation est formidable. Chaque champ est encerclé d'aqueducs miniatures qui récoltent l'eau des pluies et de la fraîcheur matinale. Le paysage est parsemé de ces réservoirs d'eau en pierre, parfois des enfants y font trempette. Et toutes ces maisons colorées brillent, elles paraissent s'élancer au milieu de ces champs interminables.
C'est vers 18h que nous finissons par arriver à Tanger. En sortant de la gare, la mer s'étend à l'infini devant nous, laissant apercevoir la pointe de l'Espagne.
Nous prenons un taxi qui nous conduit en bas du vieux Tanger et ses remparts. Ici les maroquins, s'ils parlent quelques mots de français, parlent surtout espagnol. Les espagnols ont été très présents chez eux, d'ailleurs la plus part des enseignes sont en espagnol.
Ici la ville est en hauteur au dessus de la mer, il faut grimper! Nous montons jusqu'à la place du petit Socco ou se trouve la Pension Fuentes qui va devenir notre lieu de villégiature à Tanger. Cette pension est bien connue des écrivains français du 20ième siècle: St Exupéry et Kessel ont habités la pension. Le bâtiment est plutôt ancien. Sur une grande terrasse, les hommes se retrouvent pour jouer, fumer du hasch ou boire du café au lait. Au beau milieu d'une vingtaine d'hommes, nous comprenons que nous serons les seules femmes de la terrasse durant le séjour mais ce décalage n'est pas pour nous déplaire !
La chambre qu'on nous donne n'est pas terrible: lavabo qui fuit, lit plus que médiocre et surtout une vue sur les poubelles, autant vous laisser imaginer l'odeur qui règne par 40 degrés!
Nous voilà en vadrouille, ici ça monte, les petites rues anciennes sont pleines de charme, de saveurs et de couleurs: une ville tout en courbe qui respire, ou claque le vent marin. Une ville qui nourrit l'esprit.
Nous prenons le café. Assis à coté de nous, un maroquin nous conte l'histoire de Tanger: ville internationale, elle a connu les espagnols, les français, les juifs, les portugais et encore avant les grecs (il en reste des vestiges, les grottes d'hercule).A l'époque chaque nationalité avait son quartier.
Ici nous ne sommes plus assaillis par les marchands, différence non négligeable avec Casablanca !
Tanger est la ville du haschich. Le hasch n'est pas légalisé mais fait parti des habitudes, je dirais presque de la culture. A tous les coins de la rue les hommes s'interpellent pour en vendre ou en acheter, cette odeur règne un peu partout. Sur les terrasses les hommes fument leur marocco. Dans la rue, un vieillard de 70 ans nous propose de fumer du kif dans une pipe ! Quel décalage ! J'imagine mon grand père fumant du hash en buvant son café...
Le soir, mal à l'aise dans notre chambre puant les immondices des poubelles, énervés par le long voyage nous ne trouvons pas le sommeil. A deux heures du matin nous voici en vadrouille au bord du port. Nous remarquons une fois de plus que notre mode de vie va devoir changer: lever 10h et coucher vers 3h ; ici on ne vit vraiment que lorsque la chaleur tombe. Après s'être enivrés de la fraicheur de la mer nous nous endormons à 4h du matin. Demain se libère une bonne chambre qui donne sur la place nous dit le vieil homme qui gère l'hôtel, il semble nous avoir pris sous son aile... Inch’Allah
Mercredi
Matinale, je descends voir le vieux gérant pour qu'il nous change de chambre. Vœu exaucé, tant mieux, nous commencions à assimiler le fait de dormir avec cette odeur d'immondices qui donne des relents incontrôlables. Excellente occasion pour réveiller Hermine sans ressembler à un monstre! La chambre n'a rien à voir, elle est spacieuse: une table et un lavabo qui ne fuit pas! Les murs sont d'un joli vert d'eau, à la fenêtre un petit balcon qui donne sur la place du petit Socco.
Excellente cache pour se poser, observer le va et vient des gens. Ici, observer fait parti du quotidien. Le marocain se pose sur le pas de sa porte, sur son balcon ou debout dans la rue.
Il y a dans cette habitude une sorte de sagesse; combien de fois en partant une après midi, ai je retrouvé trois heures après, ce jeune ou ce vieux, toujours fidèle au poste! L'ennui ne semble pas exister. Mais l'ennui n'est elle pas une invention moderne?
Aujourd'hui, nous sortons du vieux Tanger pour nous aventurer sur les hauteurs. Nous atterrissons dans la banlieue de la ville, plus précisément dans sa périphérie. Ce n'était pas exactement dans nos projets, mais qu'importe nous sommes ici pour ouvrir nos yeux. Le coin, moderne, est sans charme. Cependant nous continuons à marcher sans trop savoir ou nos pas nous portent : de grands immeubles gris et éventrés, une nationale. Ici, très souvent, nous arrivons sur de grands chantiers de sable ou les constructions en court semblent abandonnées. Ces grands étalages deviennent des bernes glauques et sèches tuant le paysage et pour les enfants des terrains de jeu amusants.
Il fait chaud, si chaud.
Nous marchons depuis déjà deux heures. Nous ne trouvons rien d'autre que la mauvaise idée d'engloutir un sandwich aux frites grasses.
Chaleur! quand tu nous tiens! Mes chaussures me compressent les pieds. A ce rythme là, ils se transformeront rapidement en petits boudins gonflés.
Je finis par acheter des sandales marocaines en cuir. Hermine qui voue une haine prononcée pour la gente des pieds, encore plus lorsqu'ils sont nus, ne bronche pas: mes sabots de pieds s'agitent enfin librement et frétillent ! Heureux d'avoir été affranchis!
Nous finissons par retomber sur le port après avoir traversé un chantier.
Je demande le chemin à un vieillard assis sur le pas de la porte en lui demandant s'il parle français ou espagnol. Il me répond qu'il ne parle aucun des deux. Je me rends compte que la pudeur du vieil homme l'empêche de me répondre. Peut-être paraissons nous sans gêne nous autres européens avec nos habitudes et notre enthousiasme. Je suis une femme en terre musulmane, il ne faut pas l'oublier.
Nous arrivons à l'opposé du port. Nous avons fait le tour complet de la ville! A droite il y a une plage interminable grouillant de monde. Je vois un tableau étrange: habituée à un étalage de chair sur le sable, ici les femmes sont voilées. Le maillot n'est pas interdit mais il va de soi qu'une femme voilée au quotidien ne va pas se dénuder sur la plage: la pudeur qui règne ici perdrait tout son sens.
Des étendues de sable, des femmes voilées, le vent qui s'engouffre dans le tissu. Des robes gonflées. Un mirage délicieux bien réel.
En France, la plage est un lieu de déshabillement, bikini ou topless. Notons ceci d'étrange: hors saison si un homme rentre par mégarde dans la chambre d'une femme en petite tenue (soutien-gorge et culotte) nous assisterons à des hurlements et mines contrites pudiques. Mais à y réfléchir n'est ce pas étrange de se dire que l'été suivant, cette même femme se retrouvera dans la même tenue , voir plus dénudée sur la plage, mais cette fois ci sans cris ni mine contrite? Au moins à Tanger, les femmes sont logiques jusqu'à la plage...
La bouche sèche, nous achetons de la bière bien froide. Le vendeur, emballe les bouteilles dans du papier journal pour la fraîcheur. Elle est ensuite rangée dans un sac noir épais pour éviter d'être visible. Si certains musulmans consomment de l'alcool, c'est en privé, chez eux. Ici, on ne peut pas s'asseoir à la terrasse d'un café pour savourer un verre de vin ou butiner la mousse d'une bière.
De retour à la pension Fuentes, un rythme envoûtant de Tam Tam et de flûtes enveloppe l'air. C'est la danse traditionnelle d'un mariage: sur la place, des hommes font retentir des castagnettes au son des tambours. Se tiennent au centre des danseurs folkloriques qui vibrent dans une sorte de danse curieuse à deux ou à trois; ils lèvent les mains, sautent, crient de joie.
Je remonte admirer le spectacle depuis notre balcon; la vue est bien meilleure.
Devant le cortège, deux hommes vêtus de rouge et de capes blanches, élèvent de grands drapeaux. Derrière eux, trois hommes portent à même la tête des plats immenses recouverts d'un couvercle en pointe. Ce sont les présents nuptiaux.
Il fait déjà nuit. Sous les lampes de la place du petit Socco les danseurs tournoient. La procession se remet en marche au rythme des castagnettes: ils vont chercher la jeune mariée pour la conduire vers la maison de son nouvel époux.
C'est sauvage, beau, prenant.
Jeudi
Aujourd’hui c’est jour de fête: celle du trône. Cette année marque le 10ème anniversaire de règne de Mohammed VI. Le roi pour cette occasion est venu prononcer le discours traditionnel dans son palais de Tanger. La pension Fuentes le transmet, si nous ne comprenons rien nous faisons tout de même honneur au roi en regardant la retransmission.
La ville est dans un état de liesse. Les rues habituellement bondées, sont noires de monde. Ca parle fort, ça marchande, ça rie, ça se goinfre de gâteaux sucrés.
Nous décidons de nous perdre dans la ville ancienne pour explorer les recoins inconnus des touristes.
Dieu que c'est beau, ces vieilles pierres qui se dressent pour se rejoindre quand on lève la tête. Dans ce dédale de rues, le ciel devient un tout petit mouchoir bleu au dessus des maisons usées. Les fenêtres sont bordées de grilles bombées, les portes d'un bois sombre laissent parfois entrevoir une entrée de mosaïque bleue.
Et ça monte, ça monte toujours. Nous débouchons sur une ruelle avec plusieurs bouquinistes-antiquaires. Au pays d'Allah, au milieu des acclamations des muezzins appelant à la prière, il y a une vitrine avec des vierges en bois et des médailles religieuses. Je savoure ce coté inattendu. Chez un antiquaire, des décorations de guerre 14-18, je remarque dans un coin la correspondance d'un François Dupont. Des pilles de livres français: Roger Nimier, Comtesse de Ségur sont éparpillées. Nous repartons avec un livre d'Henri Demont « Pour supprimer ce crime: la guerre » dédicacé par l'auteur ainsi qu'un exemplaire des « œuvres libres » de janvier 54, revue mensuelle publiant des inédits d'auteurs. Ici Henry Bordeaux nous parle de Charles Maurras, il y a du Alexandre Arnoux, du Colette...N'est ce pas merveilleux ce petit bout de France au pays des maures?
Nous arrivons en haut de la ville. Une place désaffectée surplombe la mer. Nous marchons en dessous des remparts car il y fait plus frais. De jolies maisons se cachent derrière des murs épais et des arbres dégoulinant de feuilles. C'est vraiment beau.
Nous descendons dîner au bord de la plage. Ici le poisson ne coûte rien, il est délicieusement frais. Pour trois euros on vous sert ce que vous désirez, accompagné de riz. Bien préciser « preparado a la plancha » ! vous éviterez ainsi la dégustation d'un poisson frit peut avenant au goût d'huile chaude. Sur la carte du menu un détail nous fait rire franchement!
M'sieur dam' pour le dessert nous avons le choix entre:
*Des Fruits de yaourt
*Des Fruits de salade
*Du Dessert !
A Tanger, il pousse des fruits dans les yaourts, le fruit de saison est le fruit de salade. Envie de dessert? Je vous recommande fortement le « dessert »!
Autour de nous le brouhaha fait parti du quotidien à présent. Ici le bruit est perpétuel: la nuit et le jour. Parfois je me surprends à vouloir crier « ASSEZ! » pour que tout cesse, pour que le va et vient des voix agressives se fige. Je voudrais entendre le silence.
La nuit tombée, Hermine dort. Moi, j'ai chaud et je peste !
Je m'endors enfin sur les coups de 4h du matin ! C'était sans compter sur la voix décuplée du muezzin par les hauts parleurs. L'appel à la prière cette nuit est interminable. Une chose est sure: "moi cher muezzin je n'irai pas prier à la mosquée".
Sur les coups de cinq heures je pense enfin dormir...c'était sans compter sur le voisin d’à coté au ronflement rugissant à la glaire grasse...
PESTE DE NUIT !