Une ville sous les étoiles

murdoc

Dans les ruelles mal éclairées d’une ville sans nom, le vent caresse les façades sans visage une à une avec le même souffle froid pour chacune. Dans ce petit univers endormi qu’est cette ville sous les étoiles, personne ne supporte l’étrange mélodie de l’inexplicable quand la lune se fait ronde dans le ciel et que ses rayons recouvrent ceux des soleils lointains.
Les habitants sont chaque soir plus effrayés quand vient cette terrible nuit où, une fois par mois, quelque chose hurle au-delà des limites de la ville. Quelque chose hurle à la mort. Chantant des contes infâmes et crus à la lune qui rougit d’embarras.

Dans les bois, à chaque pleine lune, un homme mort il y a bien longtemps revient à la vie sous les traits d’une bête pour ordonner aux étoiles de lui rendre ce qui lui a été pris. Plus que sa vie, cette créature réclame son amour.
Et à chaque résurrection, il crie son nom.

La terreur primitive des habitants de la petite ville tourna en une rage n’ayant cesse de s’amplifier. Une rumeur que l’on pouvait entendre gronder comme l’orage sous les toits. Une tempête approchant droit vers la forêt, Un cyclone de visages drainant fourches et flammes dans son sillage. Un cataclysme imminent dont le bras allait s’abattre ce soir.
La lune, haute dans le ciel depuis déjà plusieurs heures commençait juste à rougir des abominations que la bête lui hurlait avec le cœur hors de la poitrine quand, sur la colline, les silhouettes grossières des citoyens enragés se mirent à courir vers lui.


Son cri s’étouffe brusquement. Il se laisse retomber sur ses quatre pattes et prends la fuite dans la direction opposée. De toutes ses forces il court, frôlant de quelques millimètres les arbres et leurs branches acérées n’attendant que de le voir s’y empaler. Ses yeux percent la robe de la nuit et il repère droit devant lui d’autres villageois ; il change de direction et court toujours plus vite mais à nouveau ils sont là.
Tout autour de lui l’étau se resserre et la bête comprend le piège. Il n’y a plus d’échappatoire.
Des armes se soulèvent au dessus de lui ; il entend les détonations retentirent et une dernière fois, il tente d’hurler son nom.

[Mudz]

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