Untitled_#3.
pleiade
Je doute mais persiste à croire qu'il y ait une âme en toi- Je doute parce que tu ne parles pas, je persiste car tu ne meurs pas- Je t'aime et te nourris. Je ne suis rien pour toi- mais moi je veux tout de toi- Tu m'aimes car je ne te donne que de l'eau pour vivre et le bonheur fait dès lors danser au vent la coupe vibrante de ton habit vert que tu arbores fièrement. Et quand, en plein milieu du soleil tu craches tes grandes plumes blanches, le spectacle érotique que tu minaudes chaleureusement apaise mes langueurs et le rôle de ma perte devient subitement faix séduisant- Dussé-je avouer que je te regarde follement cependant que des milliards de fourmis se dérobent sous mes pieds et parcourent mon corps comme un frisson de désir. En bon ogre malheureux je te tuerai un jour- Je te tuerai et te célèbrerai comme le grand brasier du soir de la Saint Jean- Tes alcools fiévreux vibreront d'élégance dans mes rêves les plus capiteux et tes fragrances au parfum audiceux embraseront mes sens houleux- pour des millions d'années je fumerais tes vapeurs d'encens. Que les saisons passent, que plus vite l'amertume me pique et que jamais ne trépassent mes folies héliotropiques.