Vacances en famille -41-

Les jours filent, j'essaie de ne me défiler à aucune obligation et aucun devoir. Les vacances de février sont passées comme les deux cartes que j'ai envoyées à Germain et Marie-Laure. Je suis allée à ma première boum de l'année, mes parents ont pensé que ça me ferait du bien de voir d'autres jeunes. Je suis restée coincée contre une table et une fille que je ne connaissais pas pendant un bon moment puis sont arrivées mes copines du lycée et la fête a commencé pour nous. J'ai essayé de danser du mieux que j'ai pu, ça faisait longtemps que je ne l'avais fait. Ma copine Eléonore m'a maquillée dans la salle de bain, je me suis laissée faire comme une poupée. Je suis repartie comme ça chez moi, là j'ai vu que j'avais trop de fard à paupière, je me suis démaquillée comme j'ai pu avec le gant. Marielle heureusement ne m'a pas vue, Bruno doit être traumatisé à vie! Les cours ont repris avec une certaine excitation pour moi. L'idée de revoir mes copines me réjouit. En français nous avons entamé un nouveau livre: Le barbier de Séville de Beaumarchais, une pièce de théâtre assez alambiquée sur l'amour et ses entremetteurs. Faut suivre, d'où les fiches que je me fais. Marielle s'est peu à peu calmée, elle a renoncé toute seule à son idée de stage, voyant que mes parents la prenaient guère en considération. Maintenant elle joue du piano à l'église le samedi soir, ça la change drôlement! Elle est beaucoup moins bougon qu'avant.Mais bon son mauvais caractère personne ne le lui changera. Il temps que je parle de mon changement d'orientation à mes parents. Mars arrive et avec lui le deuxième trimestre. Faut que je me secoue. Je sais déjà ce qu'ils vont me dire, qu'avec mes bons résultats ce serait dommage de me lancer dans un CAP de fleuriste. Oui mais moi, je m'ennuie. Je veux faire travailler mes mains, je veux qu'elles composent des bouquets, Maman va dire que je suis maladroite, que je n'arrive même pas à emballer un cadeau correctement. Que dira Papa? Lui qui a pris deux jours pour m'emmener à Troyes, lui pour qui le bac est si important, ne va-t-il pas se sentir trahi par sa fille aînée? Je n'oserai pas me regarder dans une glace pendant un sacré bout de temps.  Je pense que je parlerai de mon projet d'études à Germain avant d'avant d'en parler à mes parents. ça m'encouragera.