Vague à l'oeil

vert-de-grisaille

Tu le sais, que j'y pense encore. Tu le ressens toi aussi. Et pourtant tu agis comme un infâme ordurier, loin de l'or dur que l'on aurait pu façonner. Et c'est ce qui me fait dire, au quotidien, "vie de chien". C'est vide. C'est creux, c'est vague. Comme l'eau salée qui de mes yeux s'écoulent, chaque fois que mon âme s'écroule. Et c'est hard. Mon coeur en tachycardie, mes sanglots retenus au fil des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois, et des années qui passent. Et je me demande jusqu'à quand ça va durer. Je ne vois plus rien en rose. Je ne fais que m'occuper pour mieux m'occire. Et, pendant ce temps, le monde continue de tourner, de tourner jusqu'à m'en donner le vertige. Je ne sais plus où je suis. J'ai mal. Au quotidien, au fil du temps, j'ai toujours mal. Je donne le change, je fais en sorte qu'on croie que je vais bien de temps en temps. Et j'y arrive assez bien. On y croit, on m'oublie et on me laisse pour compte. On fait semblant de ne pas voir que je suis plus sensible que je le montre. On ne m'offre pas ma troisième chance. Tu était ma deuxième. Tu l'a gâchée, tu m'as gâchée. Tu as pris plaisir à me tuer à petit feu. Tu l'as voulu, tu l'as eu. Tout est mort en moi, c'est d'ailleurs pour cela que je réussis si bien les choses que j'entreprends, je suis devenue une machine à accomplir, à réaliser. Il n'y a que moi qui ne me réalise pas. Je laisse, de temps à autre, les larmes déborder. Mais pour que ça arrive, il faut que je passe quelques heures à retrouver la vie normale. Ca arrive, peut-être une fois par an. Et c'était aujourd'hui pour moi. Alors, ce soir, devant mon PC, j'ai craqué. Juste trois. Trois larmes, qui ne veulent pas ouvrir la porte pour couler plus longuement. Et, pendant que je rédige cela, je sais très bien que les vampires, les affamés de sensation, vont se repaître de cet écrit public, comme ils l'ont toujours fait. Et je me prépare à tout cela... encore un moyen de plus de m'occuper l'esprit. C'est tout ce que cela me rapportera. Et je m'en fous. Je ne cherche plus à attraper quoi que ce soit. Je ne cherche plus.Je veux juste laisser couler... à défaut d'existence, les larmes.
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