Valentin et Colombine

                             Valentin et Colombine

Encore un saint de sacrifié

Saint Valentin, il a bon dos

Fête païenne, en vérité

Vont s'embrasser les damoiseaux

La Rome antique, livre de contes

Les calotins, le cou se montent

Pour ce qui est des solitaires

Leurs pauvres cœurs sont en jachère

« Mignonne allons voir si la rose »

En termes galants, faut qu'on se cause

Sans oublier, rituel bouquet

Pour sa nana, l'émerveiller

Lorsque l'on est tout jeunes mariés

On coche sur le calendrier

Anniversaires, instant sacré

Celui où l'on s'est rencontré

Le temps passant, mis à la trappe

Les souvenirs, se carapatent

La bague au doigt, seul témoigne

Qu'ensemble on a livré bataille

Quand on jalonne sa vie d'amour

Ne servent à rien les beaux discours

Après 10 ans, se faire la cour

On se dit ça valait détour

Quand ça devient obligation

Se baiser juste sur le front

Charme rompu, désillusions

Plus tourtereaux, mais compagnons

Tendresse, caresse, définition

Pour ouvrir grand, notre horizon

Question s'aimer, c'est indiscret

Ne faut jamais trop l'afficher

Idée géniale, que rendre hommage

Aux passagères du voyage

On se contente de grimaces

Pour de sa femme trouver grâce

Voici des fleurs ma chérie

Ces mots flatteurs, sont qu'arguties

Un jour par an, vite bâclé

Geste symbole, exécuté

Moi Valentin, toi Colombine

T'es ma mignonne nuit de Chine câline

Quand on est seuls, faisons grise mine

De coups de gueule, à quoi ça rime

Au fond de nous sont calfeutrées

Nos aventures, de déjantés

On fait semblant, s'enguirlander

C'est du théâtre, complicité

Saint Valentin, vient rappeler

Qu'on est unis à tout jamais

Y'a pas besoin de le noter

Nous on s'en fout, on est comblés

T'es susceptible, ma mijaurée

Bises sur la joue, tu te sens bafouée

T'en tient rancune, gorge serrée

Tellement avide, d'être cajolée

Saint Valentin, fête, festin

Déjà demain, vite oublié

Nous, d'affection, on en est plein

On en parsème notre chemin

Besoin de toi, t'appuies sur moi

C'est notre loi, notre destin

Notre ménage est un manège

Je t'en décline les arpèges

Que la vie dure, le plus possible

Entre l'amour et le plaisir

A l'unisson, nos corps s'attirent

Nous font vibrer, cordes sensibles

Moi léthargique, toi énergique

Ainsi ça marche, tragi-comique

Une réflexion, un mot indigne

Blessent l'esprit mais l'émoustille

Bouquet de roses, fleurs de bonheur

Viens rendre hommage à nos deux cœurs

Orages passés, lors on s'embrasse

Matin, bonne heure, toujours s'enlace

On châtie bien que ceux qu'on aime

Amour et haine, passions extrêmes

On voudrait bien que réussisse

Seconde alliance, plus un supplice

JC Blanc             février 2023  (histoire d'un  Valentin fidèle)