Valse des pronoms.
lull
Je. Vacille. Oscille. Entre tenir ou m’écrouler. Entre m’ouvrir ou imploser. M’écrire ou me terrer. Cours à cloche pied dans un brouillard que moi seul peut percer. Que moi seul doit.
Tu. Pars. Toujours. Trop tôt. Trop loin. Trop vite. Ta vie me défile comme un film dont on se fout de la fin tellement c’est beau. Tellement c’est bon, là tout de suite. Ton souvenir s’effile. M’échappe. Ton rire se perd sous mes cils. Je devrais lâcher les points. Cessez de les suspendre indéfiniment. Mais je reste. Menottée à tes sourires. A nos heures en lacets.
Il. Joue. Jongle. Avec la vie. Pou lui c’est facile d’être aujourd’hui. Sans être déjà demain. Il a les cartes en main. Le rire comme terrain de jeu et l’espoir comme arbitre. Tout est prétexte à vivre. Tout m’est prétexte à le suivre.
Elle. Prend d’autres routes. Ne suis pas les traces de pas. Elle court après la vie et entraîne qui veut dans sa douce folie. Tombe sans attendre de main. Pleure sans espérer d’épaule. Et se ravit de finalement en trouver.
Nous. On nie. On n’y comprend pas grand-chose. Pas cons mais on aime y jouer. On s’éclabousse le peu de bonheur en poche sans compter. On tire sur la corde sans avoir peur qu’elle casse. Ensemble. On a juste peur Que ça passe. Un jour.
Vous. Etes beaux. A vous chercher. A être sûrs de vous trouver. A jouer votre vie à pile ou face. Vos regards ne seraient pas mieux perdus que l’un dans les yeux de l’autres. Des billes de possible roulent sous vos pieds. Un murmure vous conjugue le bonheur.
Ils. S’entêtent. A ne pas disparaître. Ils s’accrochent. S’agrippent à moi. Je devrai piétiner leurs petits doigts déjà affaiblis qui les tiennent vivants, pendus aux falaises de ma mémoire. Ils cherchent encore les tiroirs. Pour se tapir et m’étrangler de sel. M’aspirer la joie. Me noyer d’obscurité.