VAN GOGH Vincent (1853 – 1890)

Dominique Taureau

Une vie de peintre

Au muséum of modern art – en dix-neuf cent trente,

Á New York – cent vingt mille personnes impétrantes.

Pour quelles révélations ? Pas le seul désir neutre

De saisir l’oreille bandée au chapeau de feutre…

La nuit étoilée de deux mille œuvres sur dix ans

Éclaire le créateur de vingt-sept à trente-sept ans.

– Merci frère Théo – Théodore aide Vincent

Au fil de la bohême de l’exalté mûrissant.

Á bas l’art en produit ; Vincent porte sa souffrance

En Belgique, aux Pays-Bas et jusqu’à la France.

Il se donne à la peinture…Ô sa maîtresse !

Fi l’ennui, la solitude, ses noires détresses.

Le peintre sur la route de Tarascon chemine,

Peint les blés, vergers, oliviers, cyprès et chaumines.

Où sont ses mangeurs de pommes de terre ? Contraste ;

V’là son semeur au couchant, ses faucheurs à la sieste.

Son pur des émotions est là : l’énergie des couleurs.

Á défaut d’amour et de prêche, sa foi est douleur :

Le mystère passe par son bleu saphir généreux

Et l’extase du cœur par son jaune d’or chaleureux.

Sur la maison sous son ciel nocturne Vénus brille

Et sur la terrasse du café son soir scintille ;

Sa nuit étoilée sur le Rhône luit pacifiste ;

Sa maison jaune rêve de communion d’artistes.

Avec Gauguin, sa chambre à coucher perd le calme...

  

Ah la dispute ! Sa « catastrophe » dramatique… 

Ses tournesols figurent l’harmonie chromatique

De la condition humaine qui passe fatale ;

L’iris sent sa douce fureur intime mentale.

« - Peindre est le paratonnerre pour ma maladie »

Explique Vincent au bon docteur Gachet interdit.

Pourquoi pas ? Son café de nuit est d’un tel fauvisme ;

Oliviers des Alpilles d’un tel expressionnisme.

Peut-être le remède ! Comme Seurat, Cézanne,

Gauguin et Toulouse-Lautrec, VAN GOGH ambitionne

D’exprimer encore plus qu’une image : ses sentiments.

Son champ de blé aux corbeaux est d’un tel pressentiment.

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