Vavances en famille -32-

Marie-Laure est super contente pour moi. Elle espère que je lui raconterai ma visite à Troyes, je l'aime bien mais ça c'est privé. Germain et moi avons repris les conversations téléphoniques, on s'appelle toujours à la cabine pour être plus tranquilles. Marielle est un peu jalouse car elle ne sera pas du voyage, c'est ma vie après tout! Je trouve déjà qu'elle a une vie extraordinaire avec son piano, et elle n'a que douze ans. Je vais à Troyes début février, dans deux semaines en fait. Qui sait s'il fera encore très froid, on restera au chaud si c'est le cas. Je me couvre bien pour ne pas tomber malade, moi ce que j'aime par ce temps c'est rentrer des cours et boire un chocolat chaud avec Bruno. Quand Marielle n'est pas là on regarde un peu les dessins animés pour nous évader puis on se met aux devoirs. Mon petit-frère se débrouille bien à l'école mais il est un peu paresseux faut tout le temps que je le pousse à travailler. Mes parents sont laxistes avec lui c'est le petit dernier et le seul garçon de la famille alors évidemment... C'est moi qui passe le plus de temps avec lui. Le samedi on se promène un peu au parc avec Marielle quand les parents font les courses, des fois ma soeur les accompagne ce qui nous permet d'aller jouer à l'aire de jeu des petits sans le souci qu'elle cafte tout. Bruno et moi jouons à la balançoire ou au toboggan, on se défoule pendant que c'est possible. Quand nous rentrons nous avons les joues rouges comme des pommes, on se fait un chocolat chaud, et je le laisse jouer dans sa chambre pendant que je fais mes devoirs. Les devoirs un jour me happeront toute crue! A 18h je sais qu'il y a le Top 50, les poules auront des dents quand on regardera cette émission, j'imagine mes copines toutes excitées devant leur téléviseur! A la place Papa met un disque de blues, et des fois toute la famille le rejoint autour de la chaîne hifi, même Marielle arrête avec son piano. Les parents se lâchent un peu, ils rient, on ne comprend pas toujours pourquoi. Et puis il y a les moments où quelqu'un commence à parler, un autre lui répond et tout le monde s'y met, plus ou moins fort, agité, ça dérange Papa alors il arrête son disque, va lire son journal ailleurs. L'autre jour, pareil il a voulu quitter la pièce, je lui ai demandé de rester, c'était pas marrant quand il partait, alors il est resté lire son journal au milieu de nous, comme il ne pouvait pas lire, il a commencé à faire des grimaces à Bruno, et à se couvrir la tête avec le journal  comme si c'était un fichu, c'était rigolo ça m'a ramené dix ans en arrière, quand je jouais avec lui. C'est la famille que je veux, bruyante et joyeuse.