Vide de vie.
Aly.
Louise c'était devenue le genre de nana qu'on pouvait plus approcher. Elle avait aucune prétention, seulement, elle supportait plus qu'on la touche, elle répondait constamment "non merci." quand on lui proposait un câlin ou quoi, je sais pas, c'était comme si elle avait peur qu'on la casse, qu'on l'étouffe, qu'on s'rende compte d'à quel point elle était devenu fragile.
En une seule nuit, elle avait tout perdu. La vie et l'envie. C'est ca. Ma Louise était vivante, mais vide de vie. Même ses yeux ne disaient plus rien. Moi on m'a toujours dit qu'y'avait que les yeux qu'on ne trompait pas, que tout s'lisait dans le regard. Mais quand votre regard ne dit plus rien, où aller alors ?
Je sais pas. J'savais plus quoi lui dire, plus quoi lui faire. J'aurai bien voulu la secouer pour faire voler toutes ces larmes et tout, mais j'avais peur d'lui faire plus de mal qu'autre chose, vous savez, et on lui en avait bien assez fait, dans le fond.
Le fond. C'est là qu'elle s'trouvait ma Louise. Dans un gouffre sans fin, en chute libre, et j'avais beau ne pas lâcher sa main, l'impression de la perdre un peu plus à chaque minute s'accentuait.
Regarde-moi Louise, regarde-moi. Je suis là.
Elle s'en fichait qu'je sois là ou ailleurs, sans doutes, des gens qui sont présents physiquement, y'en a pleins partout, l'mental chez moi il voulait pas suivre, il voulait pas La suivre, elle me semait autant qu'elle se perdait dans ses propres abysses infernales.
Qu'est-ce que vous voulez dire à quelqu'un qui n'entends même plus les battements de son coeur ? Qu'est-ce que vous voulez faire contre quelqu'un qui se bouffe le coeur ?
Regarde-moi, Louise, regarde-moi.