Viens ! mon sein est inquiet . Le Journal de Dom Scriblerus

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Vieux écrits

Dimanche 11 août 2013 - 12.18 - réécrit le mercredi 16 Juillet 2014 Onze heures 50

   Donc me voici avec un nouveau jour sur le paletot. Je regarde le ciel, il va faire beau, il va faire chaud, je n'irai pas griller hélas sur le sable chaud, et faire trempette dans la l'eau l'eau, d'ailleurs ils disent que les méduses arrivent, j'ai qu'une chaise longue dépliée dans une cour au bord de la rue pour être heureux et mes amis les poètes, les écrivains, un verre de grenadine ou de limonade, le bonheur triste des simples, à moins que ce ne soit le bonheur dérisoire des simplets ...

   Onze heures vont sonner, même pas de lèvres pour y poser les miennes...

   Tiens je me souviens de celle qui m'a dit naguère, je n'ai jamais aimé tes lèvres ... " . Elle me l'a dit quarante ans après ! Il est vrai que moi pendant quarante ans je lui en ai tant déversé ...

   Et puis je m'en fous, aujourd'hui je rentre mes colères, j'étouffe mes frustrations, je mets de l'eau dans mon vin, mon âge me décime, mes amours ne sont plus que des cendres refroidies, mais des amours en ai-je véritablement connu, je chimérise, chimérisons ...

   Ah Nina, je vous imagine, drapée dans vos ors et poussières, engoncée dans votre Bergère, telle une momie, me mirant vous contant mes affres, en tirant quelques volutes de la cigarette Longlife plantée dans votre fume-cigarette ....

    Nina vous la vieille maîtresse, mais aujourd'hui surprise, surprise, je sors une Ninon de mon chapeau à chimères, non pas une maîtresse, mais une âme qui me lit, qui me lirait ...

    Qu'il est loin le temps où vous me disiez, vous la Nina ; " Viens, mon sein est inquiet, la volupté l'oppresse, et les vents altérés m'ont mis la lèvre en feu ..."

   Moi qui rêve encore d'un dernier spasme d'amour. Sans doute est-ce la raison pour laquelle je chimérise - Muses pardonnez ce méchant néologisme - pour laquelle je chimérise cette Ninon.

                                                     µ.

  • "Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
    Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
    Ninon, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
    Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
    Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous."

    · Il y a presque 10 ans ·
    Couv2

    veroniquethery

  • Je trouve ça très bien écrit, j'aime les jeux de mots, les tournures de phrases que tu utilise, félicitation !

    · Il y a presque 10 ans ·
    Img 4321

    lucastissier

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