Vieux continent incontinent

Jean Claude Blanc

Pauvre France! à l'agonie

                         Vieux continent, incontinent

Pauvre vieille France à la traine

De force, hélas, européenne

Cependant riche de son passé

Pour ses génies, son bel emblème

Qu'on visite plus qu'en ses musées

De l'art moderne à St Etienne

Mais sur les ruines de ses crassiers

 

Etant aux ordres des plus puissants

On se paye l'euro, fini le franc

Monnaie unique, pour nous bonnes poires

Pesant pas lourd face au dollar

 

Des siècles à dominer le monde

Pour commercer, ça fait des plombes

Qu'à découvert l'Amérique

Christophe Colomb, que pour son fric

Un portugais, c'est vraiment chic

 

Moins flatteur l'envers du décor

Des galériens à grand renfort

Pour ramer sans perdre le nord

Venus d'Afrique, esclaves maures

Pour notre bien-être, notre confort

 

Juste pour défendre un brin de Terre

On s'est farci nombres de guerres

Pensant que ce serait la dernière

Malheureusement, instinct grégaire

D'autres se profilent dans le désert

 

Même qu'au Moyen Age de raison

Chasser du trône les Bourbons

S'enorgueillit notre Nation

De sa bourgeoise révolution

Qu'a accouché de Napoléon

 

Pour régner, est passé maitre

A repousser loin les frontières

Sauf qu'en Russie, battu en retraite

Redevenu à l'ordinaire

Notre petit Etat, peut que faire banquette

 

Neutralité est de rigueur

Ne plus se mêler à ces horreurs

Hors de notre patrie, point de salut

Qu'à la merci des peuples élus

Comme convenu, prêcheurs barbus

Qui foutent la poisse aux mécréants

Pourtant bien nés en occident

Où allons-nous placer nos sous

A la mode, à la mode…

A qui va-t-on tendre la joue

Aux qatari c'est plus commode…

 

Compatriotes qu'en cas d'urgence

Même partenaire de bon aloi

Alors petit bonheur la chance

On va s'allier aux USA

Car on ne manque pas d'adversaires

Qui nous pourrissent l'atmosphère

L'Europe n'étant plus qu'une mémère

Se chauffe au pétrole pour pas cher

A ces tyrans, elle doit s'y faire

S'y conformer à leurs prières

 

Sans énergie, d'essence, de gaz

Pour faire le plein faut du courage

Aller séduire ces rois mages

Qu'importent leurs règles de sauvage

Si on y trouve notre avantage

 

D'opportunisme on est ravi

Tout est vendre à Paris

La Tour Eiffel et le Grand Stade

On va pas faire de chichi

Pour être premier au hit-parade

Des VRP, marchands de sable

 

Nous nourrissant que d'illusions

Alors qu'on perd la raison

On le regrette ce Champollion

Pour décrypter l'identité

De ceux qui débarquent comme émigrés

On ne sait plus à qui se vouer

 

Pour trafiquer, on est champions

Refiler avions et munitions

A tout le monde, à la loyale

Pour que tous se flinguent à armes égales

 

Veut plus de nos pommes, la Russie

On a trouvé la solution

Lui concéder, pour notre pognon

Discrètement de gros canons

Qui sèment la mort, ma fois tant pis

N'y a pas de petites économies

Comme pays des Droits de l'Homme

On en démontre l'absurdité

Aux étrangers on fait l'aumône

D'un terrain vague à Calais

Ne blâmons notre vieille France

Plus qu'une vieille dame en enfance

Ankylosée et esseulée

Y'a plus personne pour la guider

 

Tellement s'est fait bourrer le crâne

Par Bruxelles, cette pauvre femme

Elle déambule, alzeimer

Heureuse, connait pas ses misères

 

Le continent, incontinent

Ne peut que faire dans ses culottes

Car pas fainéants les chinetoques

Nous bottent le cul en souriant

 

La vieille dame embagousée

Se retire sur la pointe des pieds

Ainsi préserve son boursicot

Ses intérêts, peur des bicots

 

Craint qu'on lui vole ses bijoux

Ses traditions, son savoir-faire

Dont ses confrères en sont jaloux

De ses dentelles, de grand-mère

 

Alors si elle fait bande à part

Pas un hasard, si elle prend du retard

Ces temps modernes, c'est pas son genre

Préfère chez elle, refaire l'Histoire

 

Elle a connu tant de vertueux

Des Présidents si généreux

Que l'actualité en fait des saints

Quand les nouveaux, sont des vauriens

 

Ainsi se morfond, la France profonde

Considérée comme has been

Pour ses opinions on la sonde

Mais le sait bien, c'est qu'une combine

On l'écoute plus, trop moribonde  

 

Arrive au bout de ses succès

Fait plus que la belle chez le coiffeur

Que pour ses cheveux blancs, est honorée

Sage sur son déambulateur

Radote encore ses souvenirs

Des années 30, congés payés

Sachant que le pire est à venir

De la mémoire sera effacée

France consciente, va en mourir

Vaste continent mais périmé         JC Blanc avril 2017  (inspiré de Maxime)

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