Vif-argent

rivale

VIF-ARGENT

Il glisse entre mes mains qui tentent de le saisir

Il écoute mes « Pourquoi? » qu’il contourne à sa guise

Il tire de mille visages celui qui est de mise

C’est du vif-argent que nul ne peut fléchir

L’argent n’est pas de l’or qui scintille ou qui luit

Tantôt métal opaque, tantôt miroir limpide

Il renvoie un reflet d’ombre et d’éclat sans ride

Il projette cent images qui entrouvrent ma nuit

Qui es-tu donc, Janus qui ne parles et ne pleures?

Où te caches-tu, spectateur de ma peur?

Connais-tu, toi aussi les affres de l’inconnu?

As-tu parfois douté d’un bonheur aux pieds nus?

Tu puises dans les richesses d’une vie de couleurs

Tes outils de conteur, de peintre et de sculpteur

Tu emportes ta palette asservie à ta loi

Pour t’en aller bâtir un empire de ton choix

Je te voudrais à moi, Ô créature sublime

Je te connais secret, obscur et magnanime

J’entrevois ton passé multiple en son énigme

Et pourtant je te veux et serai ton intime

                                                                                            

Signaler ce texte