Violence publique

Caïn Bates

Tes larmes coulent comme de l'encre
C'est du moins ce que je fais croire sur le papier
Petite princesse séquestrée dans cet antre
Tant que le monstre ne sera pas tué.
Mais son mal est immortel
Et la belle ne peut que subir
L'ennui, avec son mâle, est bien mortel
Mais elle ne peut se résoudre à partir.

Et les femmes allument des cierges
Priant pour qu'elle finisse par s'échapper
Et les puceaux astiquent leurs verges
Sans comprendre qu'ils sont ciblés.

Mes pages noyées dans tes larmes de crocodile
Pour que tous accusent mes coups de sang
Les procès m'ont déjà permis de t'offrir cette île
Et toute ta penderie en caïman.
Ma liberté ne tenait qu'à un fil,
Suspendu au dessus de ton âme
Le cœur qui se balance, fragile
Insensible à la tendresse que tu réclames.

Et les religions font brûler les vierges
Implorant les dieux de ne pas être sienne
Tandis que le malheur les submergent
À chaque fois que je m'ouvre les veines.

Ma plume ne retranscrit pas tes larmes de joie
Quand elles se perdent sur le chemin
Te laissant guider vers de luxueuses voies
Nous n'avons plus peur des lendemains.
Tu restes le seul dessert à la carte du restaurant de mon coeur
Pendant que le monde entier pense que je suis un enfoiré
Tout l'argent que j'aurai obtenu avec mes textes tricheurs
Ne vous vexez pas, nous avons su vous berner.

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