Violents coups de lattes, en quel but?
Jean Claude Blanc
Violents coups de lattes, en quel but ?
Ont pris sacrée raclée, nos artistes, rude épreuve
On ne va pas les plaindre, pondent pas des chefs d'œuvre
Vexés les fous du stade, encore en pétard
40 000 spectateurs, la plupart en fureur
Rendu vibrant hommage au père Geoffroy Guichard
Fêlés de ballon rond, stéphanois beaux parleurs
Derby avec l'OL, comme c'était à prévoir
Se sont tirés des gnons, mais pas sorti vainqueur
De cette joute de manchots, le sport, quel déshonneur
Pourtant ce qu'on se bouscule, pour se payer un billet
Les voir se castagner et se rouler par terre
Joueurs solidaires, se fendent de croche-pieds
Amuseurs d'abonné, lui chasse ses misères
Qui en reconnaissance, entonne « Allez les verts »
Sorte d'inter-clocher, mais pas jeu sans frontières
L'Olympique Lyonnais, voisin, traitre faux frère
Qui sera le plus féroce, pour se tanner la peau
Chacun son hymne de guerre, et son porte drapeau
Sachant que le spectacle se passe dans les tribunes
Ce match de furibonds, aujourd'hui fait la une
Rubrique échauffourées, dans le journal se propage
Les vedettes, quant à elles, figurent en première page
Comme toujours innocentes, sages comme des images
A peine le coup d'envoi, de ce duel sur le pré
Jaillissent les fumigènes, éclairs de colère
Ainsi nombres d'objets, sur le champ balancés
(Des bananes à ces singes, sale race, pas très clairs)
Pour foutre les pétoches aux maudits adversaires
Match aller à St E, c'était couru d'avance
En tête de classement, acclamés les héros
Hélas cueillis à froid, manquant de performance
Résultat imparable, 5 buts à zéro
C'est là que ça se complique, pas content le public
N'en a pas pour ses sous, alors insulte l'arbitre
Envahissant le terrain, sonnent la charge les flics
Histoire ordinaire, mais qui fait les gros titres
Dans le canard du coin, habitué aux sinistres
Retransmis sur Canal, payant mais quel succès
Qui montre de notre patelin, laideur de ses murs tagués
Rappelant les temps anciens, la mine, les crassiers
La gueule empoussiérée, des résidents hâlés
Evidente discorde avec les gones zélés
Qu'en leur cité des Gaules, il fait si bon flâner
Tandis que le stéphanois, malgré ses 7 collines
Y rôde sans emploi, mégotant des combines
Mais comme le chaudron, chauffe plus que le charbon
Rien de mieux que ses adeptes, pour en redorer le blason
Evoquer 76, ses trophées à foison
Les vieux restent figés sur ces lointains exploits
Alors que dépassés, sans fric, plus la joie
Ce club ASSE, c'est plus ce que c'était
Fait signer des jeunots, amateurs, moindre frais
Peuvent pas faire des miracles, face au riche PSG
Abreuvé de milliards, du Qatar pétrolier
Mais c'est pas une raison, pour se taper dessus
On a ce qu'on mérite, pourquoi être déçus
Anges verts, supporters, plus l'armée du salut
Bagarres déplorables, bouderies, bouches cousues
Sales gosses pas coupables, qui seulement espèrent
Voir leur équipe gagner, faute de trouver un job
La Ligue et ses élus, font leurs petites affaires
Pour ce mineur incident, gentiment se dérobent
Fiers d'être gagas, pour nous, pas interdit
Etant de ce pays, même qu'on s'en glorifie
Disparues les usines, de cycles, de fusils
Le cuir devenu, footeuse industrie
Pas étonnant, ce jour, qu'on ait l'esprit chagrin
Car perdre à domicile, le début de la fin
Cette faim qui nous tenaille à restaurer l'ambiance
Gradins pleins à craquer, hélas pas de malin
Sponsor attiré, pour sa pompe à finance
Il n'y a plus d'attrait, sur le pré désormais
Que d'athlètes musclés, aux guiboles assurées
Soutenus par des niais, descendus des quartiers
Violents sans visage, au chômage, désoeuvrés
La crise est si profonde, qu'elle touche les sports-co
Plus de canons à boire, on ne tourne qu'à l'eau
Nous servant en pâture, à nous sombres blaireaux
Que légions de mercenaires, pas habiles du cerveau
Le football plus de mode que pour voyous masqués
N'étant plus après tout, que reflet de la société
Le triomphe facile, lorsqu'on est fortuné
Mais amère la défaite, si on manque de blé
Applaudir ces prodiges, parait bien dévoyé
Championnat de France, diverses identités
Souffrant de populistes, blancs, noirs ou bigarrés
Géniaux professionnels, importés de l'étranger
Championnat de France, plus aucun intérêt
Notre club du Forez, n'échappe pas à cette peine
S'en va quérir ailleurs, des petits malabars
Entrainés gratuitement, pour qu'ils deviennent des stars
Mais on ne peut récolter, ces graines que l'on sème
Sitôt qu'elles sont en germe, pour mieux disant se barrent
Alors les « Magic-fans » peuvent faire du pétard
Avec leurs étendards qui profèrent la haine
Pas de bol, triste soir, enfer et désespoir
5 buts, balle au centre, à la semaine prochaine
A l'extérieur retour, y aller faire la foire
Sans rancune cependant, « bosseigne », St Etienne
Comme on dit par chez nous « à la bonne tienne Etienne »
Coups de lattes, en quel but, en cause ce goal passoire
Sachant qu'il a bon dos, dans sa cage brave poire JC Blanc nov 2017