Violon

martin-g

"Je joue tous mes concerts comme si l'un d'eux allait être mon dernier, ainsi je peux aimer ma musique comme je ne pourrai jamais." Nigel Kennedy

Ta voix se met à chanter lorsque mon archet glisse sur tes cordes. Mais avant ta voix, il y a silence, il y a le vide, ce vide qui me permet d'entendre mon harmonie. Cette harmonie en moi me permet de savoir comment je dois te jouer, te faire hurler ou pleurer, parfois te rendre heureux. Cette harmonie, je la retrouve en toi et nous voilà tous deux à vibrer à l'unisson. Tu fusionnes avec moi et tu n'es plus un simple objet mais celui auquel je me plie tout en sachant que je suis le maître. Tu deviens sujet, tu te révoltes lorsque tu n'aimes pas que je t'agresse, tu deviens grincheux lorsque je ne fais pas assez attention à toi. Tu es d'une exigence et d'une jalousie sans faille mais lorsque ma bien-aimée, acceptant notre union, s'envole, tu retrouves alors mon harmonie et la fait vibrer dans les oreilles de ceux qui m'écoutent lorsque j'ouvre ma fenêtre en me demandant si tu ne l'as pas fait exprès. Tu es mon maître et mon esclave, tu es le prolongement de ce que je suis. Toi seul a ce pouvoir, l'écriture ne saurait t'égaliser à ce point. L'harmonie intérieure demande une liberté totale, ce que tu possèdes. J'aimerai t'avoir avec moi pour jouer tel un Orphée prêt à tout pour séduire quiconque croiserait sa route. Mais lorsque le soir je ne peux pas te jouer, que mes larmes coulent à cause d'une erreur trop récente pour être devenue positive, mon harmonie se déchaîne en une fulgurante passion m'entraînant dans la douleur.

Mon ami le Violon, une musique résonne en moi et ce texte la représente, vois comme il est si mauvais. Toi par contre, tu saurais la faire exister. Et alors mon ami, lorsque je jouerai demain, que je me déchaînerai sur ton corps timide pour te faire hurler tout en prenant soin de ne pas t'abîmer, nous parlerons à l'unisson et ce texte n'égalera jamais ta beauté. 

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