Vous (et les autres)

_wendy_

Donc vous m'avez acheté un livre d'occase en anglais. Vous faites partie d'un club de lecture et vous avez pensé à moi. C'est parce que dites-vous j'ai toujours eu des petites attentions à votre égard (genre, le petit magnet à Noël). J'attends le paquet dans ma boîte aux lettres, mais peut-être n'aurez-vous pas le temps de me l'envoyer. Ce n'est pas grave, le fait que vous ayez acheté un petit cadeau pour moi me comble. Quand je pense que ça fait cinq ans. Que votre "petit dernier" a six ans. C'était un nourrisson quand je vous ai connue. Depuis que j'ai quitté la fac le temps s'écoule à la vitesse de la lumière. J'ai enfin conscience qu'un jour je serai vieille, enfin, sauf accident (le suicide, je ne pense pas, ce n'est plus dans mes intentions) qui écourterait subitement ma vie. Je vous ai toutes plus ou moins gardées en contact, et pourtant je sais que ce réseau est fragile, vous ne m'appartenez pas, et je ne dois pas (trop) compter sur vous pour survivre, voire être (plus) heureuse. N'empêche, vous me manquez, vous toutes, et ce ne sont pas mes rêves qui le démentent, au contraire. Et c'est pas facile. Cette solitude. Ce manque d'enthousiasme. Cette langueur, même. Non, non, non je ne retournerai pas en arrière, mais n'empêche, c'était tellement plus intense, de par les émotions vécues, le fait d'être dans l'instant, d'être avec vous, ici et maintenant, pas gamberger sans arrêt et n'être vraiment nulle part ni à aucune époque comme aujourd'hui.

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