voyage
Laurent Poggio
VOYAGE
J'ai rompu les amarres de ce bateau à quai
Hissé la grand-voile poussiéreuse et froissée
Le grand mât fier s'élève dans l'azur du ciel
En quête d'un souffle, d'un air providentiel
Le pont de bois usé respire l'aventure
Témoin du temps passé dans le bleu des eaux pures
Sur les drisses endormies le sel a laissé trace
Marquant son territoire d'une empreinte tenace
En nouveau conquérant, je sillonne les mers
Au gré des océans ma voilure fend l'air
Naviguant sur les flots, je scrute l'horizon
Sans le moindre repère oubliant les saisons
Les embruns parfumés caressent mon visage
Me faisant oublier les odeurs du rivage
Le silence de la nuit me couvre de sa toile
Dévoilant dans le ciel la lueur des étoiles
Dans la mer endormie se reflète l'image
De ce grand vaisseau blanc qui traverse les âges
Et forçant le respect des mers qui se déchaînent
Il est seul maître à bord, il a rompu ses chaînes
En nouveau conquérant, je sillonne les mers
Au gré des océans ma voiture fend l'air
Naviguant sur les flots, je scrute l'horizon
Sans le moindre repère oubliant les saisons
Dans l'aurore qui naît s’éveille le sillage
Où se repend l'écho le subtile message
Qu'enfin les mers du monde des siècles se souviennent)
Que ce grand conquérant les a domptées sans peine