Vrai faux débat...

Jean Claude Blanc

entre 2 tours, débat imaginé Manuel, Marine, encore d'actualité

                        Vrai faux débat

 

(Une table en bois, deux chaises, décor austère, une ampoule au bout d'un fil dénudé éclairant les protagonistes… partie de bras de fer comme si vous y étiez)

 

Animateur TV :

Bonsoir Madame, Monsieur, chers téléspectateurs

Selon la volonté de cette paire de bretteurs

Cette émission se déroule dans un bled du Forez

Vous sera retransmise en léger différé

Tous les coups sont permis, quand même pas trop d'insultes

On a tiré aux dés pour qui va commencer

Marine désignée, à vous de vous présenter

Déclenche mon chronomètre, vous avez deux minutes

 

Marine Le Pen :

Chers compatriotes, c'est la moindre des choses

Que je m'adresse à vous, d'abord avant tout

Vous serre la main Manuel, ne soyez pas morose

Mais ça me démangeais de vous tordre le cou

Qui convoitez le pouvoir, pour nous piquer nos sous

Votre programme savez-vous, c'est du tout à l'égout

Arabes du Qatar, j'en ferai un ragout

Qu'avez-vous à répondre, jeune homme grand manitou

 

Emmanuel Macron :

Permettez-moi un peu de prendre la parole

Savez être Président, c'est pas seulement un rôle

En témoigne mon mouvement, véritable symbole

De l'énergie des gens, qui déjà fait école

Ne se contentent pas de faire les marioles

Dénoncer comme vous le faites, les races bariolées

Je vous préviens d'avance, c'est pas ma tasse de thé

Alors un peu de respect, servent à rien vos tirades

Vous êtes comme votre père, riant de ses estocades

Pour enfumer le peuple, de toutes vos salades

 

ATV :

Vous prie Madame, Monsieur, d'en venir au sujet

Celui qui préoccupe et inquiète les français

A vous Mme Le Pen, vous avez déclaré

Je cite vos propos, « La France aux émigrés »

Qu'entendez-vous par là, répondez SVP

(Comblé, riant sous cap, Macron se frotte les mains

Inutile s'énerver, la blonde prêche pour rien)                                     1

MLP :

Savez mon cher Monsieur, s'agit d'être sérieux

Vous pouvez que séduire vos imbéciles heureux

On laisse débarquer toutes sortes de fainéants

Mais entre parenthèses, des dingues de l'Orient

Sachant que dans notre pays, y'a bon de la galette

Pour la plupart d'entre eux, des espèces de sectes

Qu'on ne pourchasse pas, même eux qui font la loi

Tandis que nos enfants, eux pointent à pôle emploi

Descendez donc un peu de votre piédestal

Allez dans les banlieues, y'a plus de visages pâles

Que cités interdites, vouées aux forces du mal

Livrées aux trafiquants qui brûlent les autos

Inutile de vous dire, la couleur de leur peau…

 

ATV :

Et vous Monsieur Macron, donnez-nous votre avis

Est-ce si grave que ça, la crise de l'économie

Ex ministre averti, en connaissez les vices

Est-on si mal en point, pour plus se faire justice

Impossible d'embaucher, fonctionnaires de police

Je reprends votre expression, « faut faire des sacrifices »

 

EM :

En posant la question, vous donnez la réponse

Sera vraiment terrible, la période qui s'annonce

Si pour notre malheur, à l'euro on renonce

On va en ressentir plus tard la semonce

En bossant à la banque, j'en ai reçu le prix

Pouvez bien ricaner, moi je me montre poli

N'évoque pas vos frasques et vos supercheries

Député à l'Europe, on ne vous y voit jamais

De plus vous la reniez, touchant les intérêts

 

MLP :

Mais vous l'ordonnateur, énarque pleins d'idées

Pour le serrage de ceinture, n'êtes pas concerné

Même que dans Gala, vous faites souvent la Une

Vous savez la tournée, la roue de la fortune

Monsieur se sent vexé, faut pas qu'on l'importune

Je lis dans votre regard, un air d'amertume

Devant vos partisans vous faites le joli cœur

Vous dire vos vérités, je crois que ça vous fait peur

Vous avez hésité, avant de venir ici

Faites moins le malin, relevant le défi                                              2

EM :

S'agit d'être lucide, me moque de vos calomnies

Que ça vous plaise ou non, candidat je le suis

Le code du travail, l'assume aujourd'hui

Y va de nos entreprises, hélas en survie

Bien beaux les partenaires, syndicats au grand cri

Je vais les convoquer, mais suis pas leur messie

Alors qu'allez-vous faire, madame la prêtresse

Qui grugez les pauvres diables, en leur chantant la messe

Je crains qu'ils vous soutiennent seulement par détresse

 

MLP :

Quel bassesse ce discours qui ne vous honore pas

J'attendais mieux de vous, charmant gentil petit gars

Eduqué chez papa, à la banque Rothschild

Voilà que pour un reproche, vous pétez un fusible

Allons reprenez-vous, buvez un verre de flotte

Sinon vos supporters vont en prendre bonne note

Un Président de votre sorte, face à Trump, à Poutine

Fera guère le poids, roulé dans la farine

 

EM :

Débattre avec vous, c'est presque pas possible

Cherchez qu'à m'égarer en usant de verdeur

Pour mieux m'entourlouper, me prendre pour votre gosse

Je plains vos militants, doivent pas être à la noce

Ça vous colle à la peau d'être d'un réac la fille

Populistes ringards, vos marchands de malheur

Montrez donc en public, votre visage de fasciste

Avec tout l'attirail, croix gammée et francisque

 

MLP :

Pour qui vous prenez-vous, énarque à la botte

Si je ne me trompe pas, avez été son pote

De ce François Hollande, qui vous a initié

Jadis près du bon Dieu, vous en avez goûté

L'élève dépasse le maitre, comme marquis des courbettes

« Je te tiens, tu me tiens par la barbichette »

Entre riches courtisans, c'est tous les jours la fête

Arrête ton char Manuel…tu n'es pas Charles Martel

Les arabes à Poitiers, y retournent de plus belle

Cette fois à Calais, fouillant dans les poubelles

« Permet qu'on se tu-toi, mais pas qu'on se roule des pelles »

Qui sera de nous deux, le prochain Chef d'Etat

Sûrement pas toi, tu pavoises à en perdre pas la voix                               3

EM :

Permettez tout d'abord, qu'on mette les choses au point

Ne suis pas votre intime, pas même votre copain

Il serait préférable qu'on garde nos distances

On ne se connait pas, quand même un peu de respect

Pour ceux qui vont élire le meilleur pour l'Elysée

Quant à votre argument, vous en prendre à ma science

Vous ai pas attendu pour la faire briller

Car finalement utile à la France

De vos aberrations et de vos préjugés

Ça me défrise pas, d'être doué d'intelligence

Servir mon pays, mon principal projet

Dur de l'accomplir, savez, j'en ai conscience

 

ATV :

Les français vous observe, soyez pas si rebelles

Même qu'ils s'en balancent, de vos histoires personnelles

Savez, ils s'en tamponnent car ils ne sont pas dupes

Vos algarades passées, sitôt réconciliés

Revenons aux sujets, ceux qui les préoccupent

Le chômage, les impôts, la criminalité

Les attentats de Daesch, le danger, l'état d'urgence

Allons Mme Le Pen, à vous de prendre le manche

 

MLP :

N'ayant pas gouverné me sent pas concernée

Cette crise de société, pourtant l'avais prévue

Etant portion congrue, on m'a pas écouté

Avouez 2 députés FN, toujours de la revue

La 5ème République, nous offre peu d'avantages

Pourtant sont des millions, qui nous donnent leurs suffrages

Ne vous étonnez pas que ça les met en rage

D'être électeurs de service à rester dans la marge

Monsieur le tout puissant à la mine candide

Que prévoyez-vous pour eux, ces jeunes intrépides

Qui piquent sacs des mémés, occupent leurs escaliers

Ça les dérange pas, de fumer, picoler

Parait que le haschich va être autorisé

Encore un coup de la Gauche, qui se fend d'humanité…

 

EM :

Vous me faites porter tous les péchés de la Terre

Si j'ai quitté mon poste, c'est pas pour ne rien faire

Me fous de vos crânes rasés, qu'attisent la rébellion

Ne sont que vos complices, extrêmes faux jetons                                   4

Comme vous chère Madame, font leur révolution

Frondeurs, Front de Gauche, la bande à Mélenchon

Frères d'arme compères, dans le même bouillon

Alors cessez un peu de me faire la leçon

 

MLP :

Enfin c'est pas trop tôt, bonhomme sort de ses gons

 

EM :

Mais non pauvre gazelle, j'ai mille fois raison

N'êtes-vous pas aussi proche de ces féroces lions

Où ça marche à la trique, pour être à l'unisson

Pas un poil qui dépasse, qu'une seule opinion

Hélas comme toujours la vieille même rengaine

Accuser sans jugement ces gosses à la traine

Renvoyer à la nage, les gris, et les bronzés

Solution radicale, à expérimenter

Seulement big problème, la plupart sont français

 

MLP :

Mais vous étiez mon cher, au pouvoir ces années

Alors qu'avez-vous fait pour bien les éduquer

Les rendre moins sauvages, en fait les dresser

Votre ministre des scolaires, comment s'appelle-t-elle

« Ben Belkacem  » je crois, maghrébine top modèle

Le voile, l'autorise, quand il cache les cheveux

Mais elle l'interdit, si on voit que les yeux

Difficile pour les profs, de s'en faire l'interprète

Car blague mise à part, c'est franchement laborieux

De leur chercher sans cesse des poux dans leurs petites têtes

 

EM :

Vos niaises plaisanteries, ne tiennent pas la route

Vous promettez la lune, permettez que j'en doute

En France avec vous, ce sera la déroute

La haine des étrangers, c'est votre casse-croûte

Pourtant on les refuse pas, touristes au mois d'août

Là on ne mégotte pas, on leur sert même la soupe

 

MLP :

Plus de cent mille postes en moins, où allez-vous les prendre

Sûrement pas à l'Armée, qu'est là pour nous défendre

Peut-être à l'hôpital, se bousculent les infirmières…

Sachant que vous faire soigner, ça vous coûte pas cher

Sur le dos des citoyens, qui crèvent la misère                                       5

EM :

De dépasser les bornes, certains trouvent ça comique

Mais êtes née ainsi, votre marque de fabrique

Satires à volonté, emballé c'est pesé

En restera quelque chose dans l'esprit des benêts

Pour faire bonne figure, séduire les gogos

Vous engagez le coincé, l'archange Philippot

Conseilleur et rusé, joueur de pipeau

Déjà a remis de l'ordre dans votre obscure boutique

Votre Père le déteste, encore nostalgique

De ses porteurs de drapeaux, médaillés héroïques

Dès lors, hors du parti, défile avec la clique

Pour vous un pied de nez, démocrate politique

Que vous n'avez jamais été, nous mentant c'est logique

Pour être estimée, sans crainte de la critique

 

MLP :

Mais dites-moi superman, où sont-ils vos amis

De la même portée, de la même fratrie

Vous faites les fonds de tiroir, parcourant le pays

Car y'a des bonnes poires, qui rêvent d'être votre sosie

La plupart désoeuvrés, à vous de les trier

Sélectionner élites, pour vous, les plus dévoués

Partager la vedette, un siège à la clé

Plus y'a du fric à prendre, plus y'a d'attrapes tout

Auberge espagnole, pour pas faire des jaloux

Même en a pris la tête, sacré filou Bayrou

Cocos et libéraux, devenus indésirables

De vous les coltiner vous êtes vraiment aimable

Car vous suffit de peu, pour renverser la table

 

EM :

Echanger avec vous, ce n'est pas un régal

En détournant le sujet, la lutte n'est pas égale

Comme vous je pourrais rire de vos dévots partisans

Vieilles barbes de l'OAS, service d'action civique

Blancheur sang pour sang, fervents nationalistes,

Mais je dois reconnaitre, vous avez du talent

D'avoir défroqué un gaulliste brillant

Ce Monsieur 3%, si j'en crois les sondages

Voguant dans le sens du vent, génial Dupont Aignan

Heureux de s'agglomérer avec vos va-t'en guerre

Pour imposer enfin, ses souverains messages

Certes digne et intègre, se fiant à ses lumières  

Allez le croquer tout cru, Madame l'anthropophage                                 6

MLP :

Nous voilà édifiés, Monsieur profère l'ordure

Vous qui m'avez traitée, jadis de pourriture

Mais c'était autrefois, quand vous étiez zélé

Aux ordres du palais, comme simple rapporte paquet

Au cabinet d'Hollande, visiteur du soir

Cachoteries, trahisons, les médias à l'écart

Ainsi à votre tour, vous en avez l'audace

De prendre le même chemin, salir vos godasses

Bon élève accompli, mais avec quel mépris

Monter votre entreprise, factice mais tant pis

Pour les masses populaires, qu'en vont payer le prix

Hélas concurrencées, par des pauvres polonais

Dénommés pudiquement, « travailleurs détachés »

Bossant pendant 12 heures, payés à moindre frais

Communautaires on l'est, même plus que solidaires

Pour vous bien à l'abri, le fric n'a pas de frontières

 

EM :

Je vous plains chère Madame, vous perdez la mémoire

Sans l'Europe on est rien, avez un train de retard

Sont pas si loin les guerres, pour un bout de territoire

Si elles ont cessé, ce n'est pas par hasard

Grâce au marché commun, on se frotte au dollar

Fallut se serrer les coudes, pour pas qu'on nous laisse choir

De revenir au franc, se serait vraiment la ruine

Que faire entre nous, notre petite cuisine

Fuiraient les capitaux, chez les plus accueillants

Je sais c'est pas glorieux, mais c'est dans l'air du temps

Réalisme de rigueur, pour rester vivants

 

MLP :

Alors selon vous, on devrait se soumettre

A Merkel chancelière, à Bruxelles, nos vrais maitres

Patrie jadis fière, de toutes ses conquêtes

Devra à l'avenir, en plus de faire banquette

Mendier à l'étranger de bien faibles recettes

Comme vos prédécesseurs, vous vous trompez d'alliés

A l'Amérique d'office, vous êtes à ses pieds

En délaissant les russes, méchants pour la Crimée

Ne leur livrant plus rien, ni vedettes, ni de pommes

On se punit nous-mêmes, au nom des droits de l'Homme

Quand allez-vous enfin, descendre de votre nuage

Sachant que vos ordonnances, vont faire des ravages

Monsieur le prétendant, faut vous mettre à la page                                7

EM :

Dans la caricature, pour ça vous êtes championne

Ce sera une autre histoire, si vous êtes un jour patronne

Que dieu nous en préserve, que vous soyez la reine

Jeanne d'Arc c'est suffisant, c'est votre pieux emblème

Depuis que l'on discute, je trouve ça étrange

Pas l'ombre de votre programme, peut-être ça vous arrange

Sûrement connaissant rien à nos comptes publics  

D'une façon lamentable, vous me donnez la réplique

Le budget de la Nation, où passe le pognon

C'est pas votre tasse de thé, qu'animée de passion

Pour vous faire bien voir, avant les élections

Moi le dis sans détour, ce que demain je ferai

N'en déplaise aux gauchos, syndicats et PC

Ne vais pas en démordre comme je l'ai annoncé

A peine à l'Elysée, augmenterai CSG

 

MLP :

Bien moi mon petit ami, ferai des économies

Finis les soins gratuits pour ces drôles d'émigrés

Remboursés intégral, les gens de la patrie

Donner un job aux gosses, de française identité

Aider nos paysans, qui ne sont pas gâtés

Vanter leur production, naturelle du pays

Et payée en retour à leur juste prix

Les allocs, aides sociales, plus à n'importe qui

Mais montrer patte blanche, pour qu'elles soient servies

Aux cotisants d'impôts, aux chômeurs, aux mamies

 

EM :

Quelle démagogie à l'égard des français

Vous en avez la chance, vous ne doutez jamais

Ça tombe pas tout cuit, la générosité

Promesses si faciles, qui n'honorent que vous-mêmes

Vous ne manquez pas de toupet, professant à l'extrême

ATV :

On va arrêter là, vous ne serez jamais d'accord

Je crains que notre audience, ne batte pas des records

Encore un dernier mot, avant de rendre l'antenne :

MLP :

J'ai rien à rajouter, ça n'en vaut pas la peine….

EM :

Idem, me retire, sa haine me pose problème…

              JC Blanc  mai 2017   (qu'un résumé succinct d'une soirée mortelle…

qui pourrait être mise en scène)                                                   8

Signaler ce texte