WALL.E une très jolie fable écologique.

 « WALL.E » le petit robot éboueur tout mimi qui nous fait un peu penser à E.T. avec ses yeux ronds en forme de jumelles et son cou rétractable. D'emblée, je dirais que si vous cherchez, pour pas trop cher, à faire plaisir à un gamin de 7 à 12 ans, ce simple DVD sera une aubaine de par son contenu. En bonus, les parents pourront verser une larme discrète, car comme à l'habitude, les studios Disney Pixar savent tirer sur nos cordes sensibles, que nous ayons 7 ou 77 ans. Ah les bougres, y sont très forts !

Le synopsis.

Au début du vingt deuxième siècle, la terre croule sous les déchets. Résultat inéluctable d'une société humaine basée sur la surconsommation. De plus, la société « Buy n Large » monopolise l'économie mondiale et devient de ce fait le gouvernement global de la planète. La terre est devenue un immonde dépotoir à ordures de tous genres, les plantes ont disparues, faute de place, le climat y est devenu hostile. Peu à peu, la vie sur la planète terre devient impossible pour les hommes. La société BnL organise alors un immense exode à bord de vaisseaux spatiaux qui rejoindront un vaisseau mère dans l'espace où la vie des hommes se limitera à, « ne rien faire », servi totalement par des robots qui accomplissent les taches courantes mais aussi les plus difficiles à leur place. Durant les cinq ans que dura l'exode, la société envoie sur terre des milliers de « wall.e » (Waste Allocation Load Lifter. Earth) qui auront la tâche symbolique de nettoyer la terre, ultime geste commercial et publicitaire de la « société ».

Après sept siècles, il ne reste qu'un seul et unique wall.e sur terre qui, alimenté par ses piles solaires continue la tâche pour laquelle il a été programmé. Compacter des déchets divers en petits cubes qu'il empile en des montagnes de déchets bien rangés. Avec le temps, wall.e développe une conscience, une sensibilité. Il partage sa « vie » avec une blatte, qu'il héberge dans le container qui lui sert de refuge et où il entasse des objets insolites qu'il collecte durant ses journées de labeur.

Il fait un jour, la rencontre avec « EVE » (Extraterrestrial Végétation Evaluator) un robot sonde envoyé par le vaisseau mère. EVE est simplement chargée de constater si oui ou non, la végétation est revenue sur terre, ce qui donnerait le signal aux humains réfugiés dans le vaisseau mère que le moment de retourner sur leur planète et la faire « revivre » est enfin arrivé. Mais Wall.e tombe amoureux d'Eve et décide de l'accompagner clandestinement pour rejoindre son vaisseau. Et bien sûr, l'espiègle et gaffeur Wall.e va y bouleverser le déroulement des choses et provoquer le dénouement..........

Je ne vous raconterai pas la suite et ni la fin du film, ce serait vraiment dommage pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu.

Quelques mots sur les studios Pixar.

Pixar Animation Studio est une société américaine de production de films en images de synthèse. Son siège social est situé à Emeryville en Californie. Pixar a développé le logiciel « RenderMan » conçu pour la génération d'images photo réalistes. Le président directeur général de Pixar était Steve Jobs, le co-fondateur d'Apple qui a racheté le département d'infographie de Lucasfilm en 1986 pour dix millions de dollars et l'a baptisé « Pixar ».

En 2006, les studios Pixar, que Steve Jobs détient à 50,6 %, sont rachetés par Disney pour une valeur de 7.4 milliards de dollars, pour moitié par échanges d'actions. Ca ne rigole pas du tout dans « l'industrie » du rêve !!!

Par contrats mutuels, les deux sociétés vont produire respectivement, un film en images de synthèse et un en dessin animé traditionnel au même rythme, à savoir, un par an. Ca casse un peu le rêve ça, tout de même, non ?

Quelques productions célèbres. Toy Story en 1995, Monstres et compagnie en 2002, le monde de Nemo en 2003, Ratatouille en 2007 puis Wall.e en 2008. Mais il y en a quelques autres, notamment de nombreux courts métrages plutôt sympas. La qualité, l'originalité et surtout des scénarii toujours inventifs et drôles sont la marque des studios Pixar. Quand c'est Pixar, c'est rarement un nanard !!! (ok, je sors)

Mon avis sur le « film ».

Si l'on considère simplement cette œuvre cinématographique, à savoir cette charmante histoire écolo – sentimentalo -  fiction de synthèse, wall.e est une petite merveille, une bouffée d'air pur en ces temps modernes et difficiles, un message clair, net et précis sur les dangers qui nous attendent maintenant, tout de suite, dans l'immédiat. Le réalisateur Andrew Stanton a réussi un véritable grand petit chef d'œuvre, plein d'adresse et de sensibilité. J'ai adoré et j'ai pleuré. A voir par les petits mais aussi par les grands, en famille en fait. Cette imagerie de synthèse est adroite, prenante et bouleversante.

Comme à l'habitude, on apprécie les nombreux clins d'œil à différentes œuvres cinématographiques. 2001 odyssée de l'espace est très présent. Musiques et allusions diverses, notamment l'ordinateur de bord avec son œil rouge unique, nous fait inévitablement penser au chef d'œuvre de Stanley Kubrick. Il y a Star Wars et j'y ai même trouvé un soupçon de Matrix. J'ai apprécié la collision entre wall.e et le « spoutnik » dans cet amas de déchets satellites lors de son voyage dans l'espace. Le spoutnik ayant été le premier d'une longue série de satellites balancés dans notre proche espace « poubelle » lui aussi, ne l'oublions pas. Le film n'est pas avare de clins d'oeils, d'allusions diverses, de leçons et de réflexions, c'est un fait. Ce que les plus jeunes ne percevront probablement pas. Faudra être là pour leurs expliquer hein !

J'ai bien sûr été séduit par cette idée du retour de la végétation comme preuve que la vie sur notre planète serait à nouveau possible dès lors que.... et je ne veux pas en disserter ici, sinon ma petite chronique deviendrait beaucoup trop longue, mais vous comprendrez ...

Une fable écolo très habile, d'autant qu'elle émane des américains où une certaine gente capitaliste très conservatrice l'a beaucoup critiqué lors de sa sortie et l'a même traité de cinéma de gauche. Normal, la vérité et l'auto - dénonce, ça fait forcément peur aux personnes con-cérnées.

J'en reste tout de même à me questionner sur certains points. Disney – Pixar est une industrie elle aussi, ben oui et c'est très bien ces nouvelles images de synthèse qui émanent de cerveaux bien humains. A force de faire de plus en plus réaliste dans le virtuel, y a un peu danger. A force de nous faire avaler des couleuvres avec une facilité déconcertante en utilisant des images idéalisées et séduisantes appuyées de surcroît par un scénario en béton, on ne finirait pas par nous faire croire et à adhérer à n'importe quoi ?

Heureusement, ce n'est que du cinéma. Mais méfions nous quand même.

Mes approbations.

Franchement, à voir et à revoir sans modération. Surtout en ces temps de crise financière et de désastres écologiques où l'on hésite encore entre « était ce mieux avant ?» ou « est ce que ce sera mieux après ?». Une fable naïve et extraordinaire de réflexion et de remise en question sur le fonctionnement de notre société moderne qui tombe à point. On y pose les bonnes questions, qui seront hélas peu perceptibles par les plus petits. Un accompagnement pédagogique d'un « adulte » me paraît indispensable si toutefois celui-ci aura bien compris ce que l'on essaye de lui dire à travers ce « dessin animé » à l'air innocent, à savoir que : Si tu continues de vivre comme un patachon, tu déclencheras ta perte. De grâce, ne le regardez pas bêtement, expliquez !

Mes doutes.

Disney, Pixar ou Lucasfilm qui se gargarisent d'être l'industrie du rêve, nous inondent de petits objets en plastique ou en résine de synthèse par Mac Donald ou modélistes interposés. Histoire de gonfler leur besace et de profiter de leur filon de faiseur de rêves au maximum. Il faut faire du pognon avant tout ! Puissent ils se contenter de leur statut de faiseur de rêves en nous émouvant et en nous apprenant et non en nous faisant tomber encore et encore, dans le panneau de l'industrie bêtement commerciale du profit, qu'eux même dénoncent ici, car si j'ai énormément apprécié ce film, la figurine « Macdo » ou « Kinder » sur laquelle Disney touche des droits d'auteur, me dérange énormément. Donner des leçons c'est bien, les suivre c'est mieux. 

Il est très bien ce petit wall.e et Eveuuuuuu ! aussi. Je vous le recommande si vous ne l'avez pas encore vu. Ne ratez pas le générique de fin chanté par l'ange « Peter Gabriel », le meilleur est dedans. Mais comme dit, réfléchissez et parlez en avec les plus petits. Ce serait à mon avis plus enrichissant que d'acheter la figurine à deux balles en totale contradiction avec la morale du film. Prenez en de la graine et ne tombez pas dans le panneau.

WALL.E et EVEeuuuuuuu !!! J'ai simplement adoré.

Prenez soin de vous et de la planète :o)