Wenzel Jamnitzer I
jacques-sullivan
Article paru sur le site Internet Jekyll&Hyde (http://jekyllethyde.fr/2012/09/old-school-wenzel-jamnitzer-1/) traitant du travail de gravure de Wenzel Jamnitzer I.
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« Je vous prendrai un Viennois à emporter s’il vous plaît. »
Comme son prénom ne l’indique pas, Wenzel était un « warmes kaninchen », tenez-le vous pour dit. Il a fait 7 garçons et 4 filles à sa femme, Anna Braunreuchin. En même temps, à cette époque là, il fallait bien s’occuper et se réchauffer l’hiver et quoi de mieux que la chaleur de la lourde poitrine et la douceur des bonnes cuisses velues (je vous rappelle que nous nous trouvons au XVIe siècle) de sa femme pour ça ?
Et l’été, sûrement pour prétexter auprès de sa femme que non, une bonne fois pour toute, il fallait qu’elle comprenne qu’il n’avait pas le temps, ni de changer la couche de la dernière venue, ni d’habiller le benjamin, encore moins de donner le sein à ce braillard de glouton toujours affamé au milieu de la nuit, il s’était trouvé une excuse qu’il pensait imparable : l’orfèvrerie et le Conseil de la ville. Mais ça ne suffisait toujours pas à sa femme, elle continuait à l’emmerder, alors il s’est mis aux mathématiques et aux perspectives de polyèdres, elle en est restée coi et est retournée à ses fourneaux.
Au vu de ses dessins, on peut se dire qu’il percevait beaucoup et ça devait lui prendre un sacré bout de temps. Il en voyait des choses l’ami, et pas des plus simples. Formes complexes, beautés graphiques indémodables. Esquisses géométriques mises en scène, bordels ordonnés et déterminés. L’aléatoire passe à la trappe, la précision affutée est mise en exergue. Les cinq solides de Platon deviennent les quatres éléments et le Paradis, avait-il trouvé la divine proportion que recherchait Leonardo Da Vinci ?
Peut-être mauvais mari, mais un très bon trait de crayon l’ami Wenzel. Et qui sait, il était peut-être aussi un bon amant ?
P.S. : je ne vous recommande que trop froidement d’aller voir également son travail d’orfèvre pour lequel il était le plus reconnu, il en a même gagné une rente à vie pour la famille Jamnitzer, directement de la bourse de Rodolphe II du Saint Empire, Empereur du Saint-Empire romain germanique, roi de Bohême et roi d’Hongrie (il était pistonné pour les avoir ses C.D.I., rassurez-vous).