White wedding, black out.
era-din
"-As-tu déjà imaginé la tête qu’aurait ton propre mariage ?"
Hélà… Voilà une question des plus ardues.. Imaginer le visage d’un futur bien trop loin…
Et bien, pourquoi pas, allons-y après tout. Mais jouons un peu. Un conte. Un conte pour devenir comte.
Ils étaient tous là. Tous présents, assis, et quelque part impatients dans ce qui semblait un patio de puissants.
Les hommes, pour la plupart, semblait forts et bourrus, la majorité portant la barbe, peignée pour l’occasion. Quelques rares gentlemen plus distingués étaient rasé de près, mais s’habiller de la même distinction.
Les femmes, étaient rayonnantes, et toutes joyeuses et enchantées, à l’idée de poser leurs yeux sur la mariée. Toutes dans des robes de corail, aux reflets célestes, elles attendaient ce jour, aussi bien pour celle qu’elles aiment que pour elles-même.
Bien entendu, d’aucuns convives ne discutaient, de tout et de rien, surtout de rien, à propos de tout. Deux langues résonnaient, et semblaient s’affronter, celle de Molière, et celle de Shakespeare, pour le meilleur et pour le pire.
Les jeunes enfants dont les parents n’avaient pu se délester couraient et s’amusaient dans les flaques fraîchement formées. Leurs habits de galas étaient déjà parsemés de tâches d’humidité, qui faisaient rire les pères et renfrognaient le visage des mères.
Le choix d’une église étonnait, sans choquait. Après tout, c’est beau une église se disait la plupart des convives. De nombreuses rumeurs parcouraient l’assemblée, très vite invitée à s’installer à l’intérieur de la nef. Les hommes parlaient fort et riaient, taquinant entre eux le marié qui devait bientôt arriver. Les femmes chuchotaient, et tentaient de deviner la couleur de la parure de la mariée.
La gigantesque porte du fond s’ouvrit, dans un silence entrecoupé de rires et murmures d’enfants clamant leur vie. La silhouette qui apparut dans la lumière était assez petite. Pas très robuste, et légèrement courbé.
C’était le marié, les cheveux en bataille, une cravate et un gilet noir, sur une chemise à col cassé blanc. Des sourires se dessinèrent et de murmurent résonnèrent parmi les bancs, l’homme portait un kilt et des insignes de clan. Peu de gens surpris, ou curieux, car l’homme n’avait pas invité grands proches à cette cérémonie. Il regrettait un peu qu’une partie de sa famille soit partie avant d’assister à cela, mais il sourit.
Il marcha d’un pas léger, mais légèrement stressé, saluant d’un signe de tête les rangs clairsemés. Arrivé à l’autel, il se retourna, et sourit aux demoiselles et damoiseaux d’honneur, avant de sortir de son Sporran des bonbons qu’ils gardèrent comme trésor.Son témoin était là, fièrement, lui racontant des blagues à l’oreille pour tenter de le faire rire et ainsi le discréditer gentiment.
Mais la porte s’ouvrit brusquement. Après quelques minutes sans entrée, et alors que le questionnement des invités devenait grandissant, une jeune femme, la mariée, fit son entrée. A la grande surprise des invités, la robe ne fut ni blanche, ni porteuse de tartan. Il s’agissait d’une robe rouge, rouge écarlate, au reflet pourpre et au tissu flottant à chaque mouvement de la jeune femme. Elle ne portait ni traîne, ni voile. Aucun élément superflu, juste, et tout simplement, une robe. Tous et toutes s’accordaient à dire que la mariée était belle. Pas d’une beauté semblable à celle des grandes stars ou des mannequins, non.
Mais d’une beauté unique. D’une beauté qui n’existait que parce qu’elle avait en elle ce petit quelque chose. Ce petit quelque chose de spécial, d’unique, de magique, et qui le rendait totalement fou d’elle.
A son arrivée, il eut l’impression de voir la boîte de pandore s’avançait vers lui, et baissa les yeux pour ne pas perdre la vue.
Son témoin le frappa du coude, et rit, puis, lorsqu’il releva la tête, il la vit comme il ne l’avait jamais vue. Tout aussi timide que lui. Tout aussi intimidée. Mais plus radieuse que jamais. Plus unique que jamais.
Et c’est à ce moment qu’il su qu’il ne faisait pas d’erreur. Qu’il su qu’il connaîtrait surtout le meilleur.
Elle.
Elle qui avait su dompter tous ses maux, toutes ses pensées, tous ses doutes, il savait qu’il n’y avait plus rien qu’il ne redoute. Et elle s’avançait doucement, sur une musique très basse, pas sur une mélodie forte et tambourinant ses basses. Comme un murmure seulement, un murmure apaisant, un murmure qui réduit l’église au silence, même les enfants qui cessèrent leur danse.