wild at night
badlands
La pièce était inondée de noirceur. Tapi dans la pénombre, il se rappela cette dernière nuit, pleine d'ivresse et d'abandon.
C'était une soirée brumeuse, le ciel était voilé et les gens de loin semblaient n'être que des fantômes. Une brise légère se fit sentir sur sa nuque et le fit frissonner. Il retint son souffle, la vision qu'il venait d'avoir ne présageait rien de bon. Hors d'haleine il courut, s'enfuit, pour ne jamais revoir le visage taciturne que son regard avait croisé. Au détour d'une impasse, il tomba à terre, mains sur le pavé mouillé.
Cette odeur si singulière, opiacée et capiteuse, il s'en souvenait comme si c'était hier. Avant elle le rendait placide. Maintenant elle infusait la panique dans son esprit. C'était l'odeur du déjà-vu, de la faiblesse.
Alors les bribes lui revenaient en mémoire. Chaque illusion lui déchirait un peu plus le cœur. La souffrance n'avait jamais cessé. Cela faisait pourtant cinq longues années. Hélas, il n'avait jamais oublié. À cour d'air, il tâtonnait impuissant. Titubant dans le noir, la route vers la porte semblait être infinie.