Will

Alice Pervilhac

Le sang pourrait couler en rivières torrentielles 
Ou filer goutte à goutte en une chute éternelle
La douleur quant à elle resterait bien la même,
Froide, immuable, présente et oppressante
Torture inévitable, on récolte ce qu’on sème
La vie ne se résume qu’à une agonie lente

Je croque dans la pomme chaque fois que je le peux
Profite de chaque instant, chaque sourire heureux
Je forge sans relâche des moments d’infini
Mais c’est l’élan du coeur qui manque à mon ouvrage
Le feu brûle trop doucement, à peine braise endormie
Insuffisant pour révéler un quelconque bon présage

J’ai cherché des excuses, et des boucs émissaires
J’ai voulu voir les autres pénétrer dans ma sphère
Diabolique et dansante, tourbillonnante de plaies
Suppurantes, gangrenées, prêtes à l’amputation
J’ai voulu m’en aller, mais finalement je sais
Qu’après l’obscurité, viendra la guérison

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