X Brume Sirupeuse
Igor Ramès
À la seule femme pure que j'ai aimée.
Longtemps la douceur du brouillard
M'enveloppait dans son manteau
Blanc qui faisait pâlir le noir.
Le demi-silence pesant
Étouffait mes pensées mêlées
À mes souvenirs accablant.
Traversant cette brume écrasante et amère
J'aperçois au loin une silhouette fière
Passant, hâtée par la tempête, camouflée
Dans son somptueux voile d'eau évaporée.
La chaleur de son cœur par delà le brouillard
Ne pouvait pas suffire à tailler dans mon corps
Le sanctuaire de nos âmes amoureuses
Où l'on brûlerait une myrrhe acrimonieuse.
Je goute le velouté de cette mélasse
Ah ! Et le doux suc parfumé de mes angoisses,
Dans la lueur exsangue d'une Lune morte.
Oubliant mes traces sur le chemin perdu
Je pose mes pieds décharnés sur le sol nu.
L'inconnu livide aspire mes sens
Tandis que sur le long chemin j'avance.