Suite du premier texte...
Ambiance feutrée de morgue-, de vivisection humaine. Il doit bien y avoir dans un coin un cadavre oublié par la douane. Ou alors un chat mort nourrissant quelques larves de mouches. L'odeur y est immonde ! Les néons sont au taquet, pourtant la lumière y est blafarde. Cela n'arrange pas mon cas. J'ai le moral sous les durillons des pieds. Je dois m'enfuir ou tuer quelqu'un d'innocent !
C'est plus fort-, jouissif ! Cela soulagerait mon ulcère, ma gangrène de l'enfance. Et puis, non ! Le remord serait insurmontable ! Et puis, n'ai-je pas épargné mon père biologique ? Lui, méritait cent fois ma vengeance ! J'en viens souvent à regretter, en aval, tout ce que par manque de volonté, me force à agir désespérément en amont. Et sans la moindre chance d'y réussir, avant ou après.
Mon échec, est d'en évaluer sa portée, et d'y foncer dedans tête baissée. Parfois, pour ne pas dire, souvent, il me vient une envie de mourir électrocuté par le biais d'une rencontre épique-, inoubliable, là sur place. Ou d'être guillotiné par un laminoir de phrases tranchantes, que j'aurais laissé dans mes écrits à l'humanité entière.
Autrement, par pitié chrétienne, m'étouffer avec un résiduel sac en plastique d'un quelconque souvenir. Pourquoi aller plus loin ? Après tant de voyages à travers les grandes villes du monde entourant mon être. Mon être consigné en lui seul. Pourquoi ai-je à revenir ? Mais, pour l'instant je ne cède qu'au plus pressant... prosaïquement j'ai envie de pisser dru. Là, maintenant, et pas plus tard qu'en ce moment. Alors, je pisse entre une Mercedes, et une Audi flambants neuves.
Cela soulage ma conscience par le canal de l'urètre. Mettant d'aplomb par vases communicants, les idées dans le bon sens, sur la bonne voie dans mon cervelet vide. Que faire ? L'histoire est simple ! Ma mission (que j'ai acceptée...) consiste à fuir-, vous fuir. L'intéressant, serait de fuir moi-même, sans laisser aucune trace à mon autre... celui qui rechigne grognon...
Pour cette raison j'ai écumé 4 continents, foulé des terres hostiles. Combattu les serpents de la société, sauvé de la noyade ma substance en regardant en face celle des autres. Alors, j'ai fait le tour de Paris, comme avant. Revu les trognons des pavés sur les quais. La Seine sulfureuse, sa peau jaunâtre. Les rues-araignées où je guerroyais contre des désirs inutiles. Le goudron historique, lissé avec la plante de mes sens, puis, stupidement gâchés à rêver. Mais le passé ne se rattrape pas-, il m'a roulé dans la farine de sa mise à niveau. Donc, ça suffit : à nous deux l'infini...