Yanne, Desproges larrons en foire

Jean Claude Blanc

ce qu'on regrette ces persifleurs, comment il nous ferait marrer aujourd'hui sur ces médias qui puent la merde!

             Yanne, Desproges, larrons en foire

Dans tout le monde il est beau

Y'a tout le monde il est gentil

Ça coule de source, font vite profit

Animateurs de la radio

Sitôt vedettes à la télé

Comme VRP, JP Foucaud

Se lassant pas de variétés

Etant de toutes les sauteries

Jeux sans frontières d' inepties

Roue de la fortune, plus belle la vie

A supporter ce vrai boulet

 

En est ainsi de ses compères

Devant leur public, jamais grossiers

Que de nature sont vulgaires

Nous en contant d'une voix feutrée

De ces salées actualités

A faire rougir un légionnaire

Céder le micro, ne sont pas près

Savent en fourguer de ces slogans

A nous trop bons, cons d'auditeurs

Signe du zodiaque, courrier du cœur

Même la mort au tournant

Température à l'extérieur

De leur studio, au chaud, prudents

Cirer les pompes aux puissants

Soufflant dans le sens du vent

 

Que trop d'effets sur foules passives

Sur le dos de Jésus, vantent leur lessive

Emploient plus bas et vils moyens

Pour attendrir les cornichons

Leçon de morale, leurs émissions

Sur le cancer de ces crèves la faim

 

Aussi se parent de bons sentiments

Pour flatter les innocents

Ceux qui en gobent, ignorants

Afin les mettre au parfum

Mais inutiles déodorants

Sentent pas la rose ces marcassins

Malgré que ça pue, que ça intoxique

Partie du jeu radiophonique

Vendre de la merde, aux prolos

Ce monde gentil, ne l'est que trop

Dire « mon cul » pas un gros mot

 

Mais là ne pouvez plus rien comprendre

Chers lecteurs trop bien élevés

En vérité, peux que m'y méprendre

Suis pas grenouille de bénitier

Craignant devenir, salement vulgaire

N'en abuse pas, préfère me taire

 

Adepte de « star académie »

Un de ces pitres, la mine réjouie

M'a raconté qu'une de ses amies

A réclamé un autographe

A la Géraldine Chaplin

Manque que de pot, a fait une gaffe

Pas fille de Laurel et Hardy

Mais pas très grave, race de ricains

 

Connu un temps où amateurs

Essayaient devenir célèbres

Dès lors artistes sans succès

S'entêtent encore, maitres chanteurs

Que de mauvais goût d'en enseigner

Bourrant le crâne à leurs élèves

 

Fan des rituelles folies bergères

Branche ma télé en un éclair

J'y jette un œil, pour les Césars

Qu'une réunion entre ringards

Ceux du show-biz y prennent part

En élisant de ces étoiles rares

Meilleure d'entre elles, touche à la gloire

Piètre spectacle pour bonnes poires

Casse pas 3 pattes à un canard

Cinq nominées, déjà pas mal

Divas en robe, les seins galbés

Qui pour être reines, ont la fringale

Déjà reluquées par les mâles

Qu'en bandent d'avance, les harceler

Verbe à la mode, pas du ciné

Pour les 4 autres, comble d'infortune

Couronnées de goudron et de plumes

Hélas que bonnes pour faire la une

En films X, pour se faire des tunes

 

Même prestige pour constipés

Pour le premier, une crotte d'or

Mais faut pousser, faire des efforts

Envoyer chier dans le décor

Les diarrhéiques pressés d'y aller

Vite se torcher dans les WC

 

Pour tant d'honneur au vainqueur

Si je ne perds pas la raison

Ça signifie, j'en ai bien peur

Que les gagnants sont des étrons

 

Ce qui a de bien chez ces farceurs

Curieux de tout, du moindre pet

S'ils manquent souvent d'intelligence

Très largement ils en compensent

En conneries, de chiens écrasés

Séquences pour télespectateurs

D'une autre époque, marquent plus bien l'heure

 

Mais il faut bien qu'ils se déchainent

Pour être toujours à l'antenne

Paratonnerre en cas de critiques

Car il en faut pour tout public

 

S'agit de mentir pour séduire

Tout un métier, cet art de cuistre

Condescendants pour pas en rire

Nous voir fermés ainsi que des huitres

De suite nous mettent en orbite

Sur la manette un petit clic

L'image surgit, du poste magique

 

Ont beau prêcher dans le désert

N'écoutent plus leurs commentaires

Les abonnés, même rouspètent

Canal+, coûte des pépètes

Que pour du foot, pas très net

Canaille peluche, lève les gambettes

Personne ne veut payer ses dettes

S'entendent plus les présidents

Chacun sa part de pognon

Rude concurrence, entre patrons

Pour qui sera le plus marron

Mais pas Orange, fruit fortifiant

Sur le coup de midi, on se paie Pernaut

Pas du pastis, pour les bobos

Se consacrant au populo

En reportage dans les hameaux

Que faits d'hiver, où fait pas chaud

A TF1 se tanne la peau

Mais l'audimat part en morceaux

 

Se hâte faire tour des popotes

Des enragés, têtes de linotte

Vertueux Jean Pierre, chemin faisant

Tout simplement leur annonçant

Y'a que le choix sur le petit écran

Pour s'endormir naïvement

Suffit d'en être, singes savants

 

On n'arrête pas l'absurdité

Sûr qu'elle est en nous ancrée

Car après tout, c'est qu'un objet

Que l'on regarde sans intérêt

Cet aquarium pour aiglefins

Comme nous-mêmes menus fretins

Frits à la broche, citoyens

Tout frais pêché par ces requins

Car hors de l'eau, c'est du tout cuit

Pour respirer, plus de branchies

Comme sans logis, qui meurent sans bruit

Aucun regret, m'en suis instruit

Même trépassé, c'est pas un drame

Encore en vogue, railleur Jean Yanne

Comme à Desproges, fais sa réclame

Y'a peu de risque que je tombe en panne

Sur leurs pensées, toujours je plane

M'inspirant de leurs calligrammes

Fidèle, j'emprunte, leurs monogrammes

Evidemment que du profane

Car la société m'y condamne

Tellement bête, bouffant de l'avoine

 

Marche dans leur pas, dans leurs chicanes

De leurs sottises, je ricane

Laissant de côté mes états d'âme

De repentance, pas un gramme

Bien au contraire toujours la flamme

Pour proférer « putains de moines »

 

Jean, Pierre les 2 en un coffret

Mais préférable en DVD

Contre leur gré, empaquetés

Certes vauriens prédestinés

Pourrai jamais les oublier

Passé à la postérité

Je viens souvent les consulter

Lorsque régressent mes drôles d'idées

En ce pays trop policé

Pour ne pas dire policier

 

Yann, Desproges, larrons en foire

Drogué moi-même à leur crachoir

Qui enrichit mon maigre savoir

Pour mystifier tout ce qui est noir

Tout appris d'eux, flemmard anar

Me dispensant de cours du soir

De ces médiatiques oiseaux bavards JC Blanc mars 2018

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