« JE NE PUBLIERAI JAMAIS MES ECRITS !! »

Cela fait 15 ans que je tente d’écrire. 15 ans que je couche mes pensées sur papier, serviettes, tickets et autres supports. Qu’ils soient courts ou non, rares sont les écrits pour lesquels je ressens une éventuelle fierté. Quand on a tendance à se comparer à des auteurs d’une époque révolue, on se sait déjà perdant, quel que soit l’effort fourni. A cela s’ajoute cette vieille manie de cacher cette part importante de moi, répondant faussement à tous ceux me conseillant de me plonger dans les Lettres. Pourquoi ?

Écrire me paraît beaucoup trop intime pour être révélé au grand jour, à la vue de tous. De surcroît lorsque l’on tire une réflexion de sa propre souffrance, de son propre passé. Comment puis-je assumer publiquement des sentiments assassins alors que je ne suis pas même capable d’accepter les maux dont ils en découlent ? Comment assumer le regard de mon entourage si celui-ci avait connaissance de mes écrits et de leurs contenus ? Bien trop destructeur … For both sides.

Voilà 15 ans que je me refuse le droit  de révéler ce que je produis … Et pourtant, je fais aujourd’hui le choix de rompre ce serment fait à moi-même. Je ne fais pas cela par égocentrisme, ni même par prétention, encore moins sur une envie pusillanime d’être publié … Je n’ai que faire de l’avis des autres. Si je me permets d’agir ainsi aujourd’hui, c’est par lassitude. 

Je suis, en effet, las de terrer mes angoisses et peurs. Las de recourir à la catharsis sans parvenir à un quelconque résultat. Las de supporter ce renard s’amusant continuellement avec mes entrailles. Las d’entendre les gens débattre sur mes supposées qualités littéraires sans pour autant savoir ce qu’il en est véritablement. J’écris pour vivre, non pas pour énumérer et enchaîner figures de style et références à la con. Je n’ai que faire de la beauté des Lettres, celle-ci ne m’est pas destinée … 

Amis et proches me poussent à écrire … Et pourtant, ils ne savent rien. World wide web reste bien trop inaccessible pour eux. Cela m’arrange. Publier ou brûler mes écrits revient quelque peu au même pour tout dire : un acte irrévocable destiné à être dépassé …

Du vieux comme du récent sera publié sur cette interface. Les parutions de cet ersatz de carnet de bord ne suivant aucune chronologie, seules les dates de haut de page peuvent vous servir de balises pour concevoir, si possible, le chemin parcouru. Aucun nom n’y est changé, aucun moment relaté n’y est magnifié. Liens, nouvelles, impressions, postulats et autres merdes littéraires seront votre divertissement. Le rythme de publication dépendra de mes états d’âme, pas des vôtres … Gardez votre indulgence pour quelqu’un d’autre, je n’en ai nul besoin. 

Passez votre chemin si vous trouvez ces écrits mièvres ou ineptes, certains le seront sûrement …. Ou bien restez si vous y trouvez un éventuel plaisir … Pas certain que cela arrive.