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tout-en-finesse

Rémi,

Cela fait un moment que je dois t'écrire déjà, un moment que j'ai reçu ta lettre, je dirais même des mois. Je n'ai pas trouvé la force de técrire, je n'ai pas trouvé les mots, et puis depuis tu ne m'as pas réécris. J'espère que tu vas bien, même si je me doute que tu dois avoir des moments durs, enfermé dans cette cellule. Les secondes ne sont pas plus clémente dehors, le temps n'est pas à la joie. 

Cela fait 9 mois maintenant que l'on s'est séparé, que je suis partie. Neufs longs mois que je n'ai pas revue ton visage, ton corps, et pourtant je me souviens de toutes les formes par coeur, je me souviens de tous tes grains de beauté, je me souviens de ton regards. C'est dur pour moi de t'écrire, de te dire tout ça, de t'exprimer ma souffrance, notre passé, mon incompréhension... Mais hier soir je suis sortie avec des amis, et j'ai beaucoup bu, vraiment. Je me souviens pas vraiment de la fin, je repousse un peu plus à chaque fois mon inconscience, mais on m'a raconté, et j'ai quelques flaches qui s'amusent à me torturer... Hier soir, je me souviens avoir répété des milliers de fois, "pourquoi il a fais ça", j'ai parlé de toi un bout de temps, obligeant une personne attachée à moi à supporter mes pleurs, mon amour pour toi, ma souffrance, alors que lui aimerait me rendre heureuse. Mais non Rémi, je n'y arrive pas, quand je crois aller mieux, il se passe quelque chose qui me remets sur le mauvais chemin, un rêve, un mot, une personne... et ouaw, l'intensité de la douleur est la même qu'au début, les larmes aussi lourdes et la tête dans les souvenirs comme quand je suis partie. 

Ce ne sont pas souvent les bons souvenirs qui me reviennent, et se ne sont pas vraiments des rêves... Je me souviens des bleus, et de ton regards lors de ces moments. Je me souviens de tes mots, de l'intensité de ta violence, et je me souviens de la douleur psychologique comme ci j'y étais encore. Pourtant j'essaie de m'en remettre tu sais, j'essaie de te détester, de me dire qu'un homme violent ne change jamais et que même la prison n'y arrivera pas. J'essaie d'être quelqu'un de bien, mais la mauvaise humeur et la dureté de ces 1 ans ne m'ont pas encore quitté. Le directeur de la colonie que j'ai faite en juillet m'a dit que quand je parlais aux enfants il savait pas si je leur mettais des coups de pressions ou si je parlais normalement... Et encore une fois, j'ai repris dans la gueule la défaite de notre couple.

J'ai reçu un message il y a un mois, une fille qui t'envois des lettres apparemment et qui me connait. Elle m'a demandé de bien te dire que je ne reviendrais pas, et qu'il fallait que tu passes à autre chose pour qu'elle puisse sortir avec toi. Je l'ai mal pris, ça m'a blessé qu'elle ose faire ça.... Alors je lui ai demandé si elle savait pour nous, si elle savait que tu m'avais poussé à te quitter. Elle m'a dit oui, mais que tu avais changé, que tu étais devenu croyant, et que tu allais voir un psy. Je te reconnais bien là, tu es tellement influençable!! Mais si tu crois en Dieu je suis contente pour toi, car Dieu n'est qu'amour. Mais laisse moi te dire que malgré le fait que je t'aime encore comme au premier jour, je ne reviendrais pas. J'aimerais avoir confiance en toi, mais ma raison m'empêche d'y croire et puis tant mieux. Je ne serais pas assez forte pour me relever encore une fois, je me bats encore chaque jour pour avancer.

Alors je suis désolée, et j'ai mal pour toi mais jamais je ne reviendrais. Jamais plus on sera ensemble. On ne va pas veillir ensemble, on aura pas cet enfant, ni ce mariage Rémi. Avance, fais ton bout de chemin, je sais que tu es quelqu'un de bien et que quand tu veux tu réussis tout. De mon côté, j'ai eu mon bac, je pars en fac à Montpellier et l'IVG est moins présente mais toujours là, j'arrive à ne plus y penser deux ou trois jours d'affilés des fois. Cela fait du bien, vraiment.

On est lié à jamais, jamais pour tout ce qu'on a vécu de bons comme de mauvais ne s'effaceront. Je n'oublie pas qu'au début tu arrivais à me faire pleurer de bonheur, je n'oublie pas notre complicité et notre relation fusionnelle. Jamais personne ne pourra me monter aussi haut que tu l'as fait. Tu étais sûrement mon âme soeur. Mais j'ai l'espoir qu'une autre personne un jour, arrivera presque à ce résultat.

Je n'ai pas de mots pour te réconforter, excuse moi. J'aimerai pourtant, être ton pillier face a cet obstacle. J'aimerai te dire des mots d'amour. Mais cela me fait du mal, et je préfère ne pas m'y laisser entrainer.

Je pense à toi et tu peux m'envoyer des lettres, j'y répondrais.

P.S: " Il me dit des mots d'amour, des mots de tous les jours et ça m'fait quelque chose..." je suppose que tu t'en souviens.

Léa.

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