2. Midi presque trente

Vos yeux brillaient, de cet éclat intense que j'avais déjà eu le plaisir de remarquer dans vos prunelles foncées…

A la lenteur du geste que vous avez fait pour me saluer, je me suis dit que vous deviez drôlement contrôler vos émois. Ma main était dans la vôtre, vous jouiez avec mes doigts. Vous en effleuriez le bout très délicatement, et puis, avez posé un baiser léger juste au coin de ma bouche. Vous avez senti mon parfum et m'avez dit, dans le creux de l'oreille : « Bleue délicieuse, je vous retrouve. J'aime votre parfum. Pensez- vous que je pourrais le retrouver… ailleurs ? ».

C'était charmant. J'ai même imaginé que quand vous mettriez votre nez  contre mon pubis, cela allait vous rendre fou. Je me figurais votre bouche, aussi, votre langue, cherchant mon clitoris, et la manière dont vous écarteriez ma fente pour me lécher et encore me lécher. Vous pensez bien que cela me mettait dans tous mes états. Chut, ne dites plus rien.

J'avais envie d'être contre vous, complètement offerte, même s'il y avait tous ces gens autour de nous. Nos mains ne pouvaient se promener tout à fait librement. Nos yeux par contre étaient très éloquents.

Vous m'avez proposé plusieurs choses, me mettant l'eau à la bouche tout de suite. Un déjeuner, une petite promenade, un moment dans un coin très mais très tranquille.

Et j'ai choisi….

Le moment dans un coin très mais très tranquille. J'avais envie que vous passiez vos mains entre mes cuisses. Que vous les fassiez monter jusqu'à l'étoffe de mon string. J'avais envie que vous déboutonniez le haut de mon chemisier cerise et que vous mettiez votre nez près de mes seins. J'avais envie que vous vous occupiez de moi gentiment. J'avais envie de sentir vos doigts chauds, inquisiteurs, appuyant ça et là pour titiller mes endroits les plus sensibles et réactifs.

Main dans la main, nous nous sommes dirigés vers le métro. Nous devions d'abord rejoindre le Louvre et le jardin des Tuileries. J'avais déjà eu l'occasion de flâner dans ce parc, de m'arrêter sur un banc pour lire. Je peux même vous donner le titre du livre : « Partition amoureuse » de Tatiana de Rosnay. J'avais adoré l'histoire de cette femme et de ses amants successifs et comment elle s'arrange pour les convier tous en même temps à un dîner…

Et donc, de manière très décente, nous avons pris le transport en commun pour nous rendre dans ce parc. Décemment oui, mais très impatiemment. Nous avions tellement envie de nous retrouver peau contre peau, même s'il ne s'agissait que de celle des mains, de vos doigts jouant avec le bas de mon short, les miens effleurant votre cou et votre nuque.

C'est rapidement que nous avons grimpé les escaliers pour nous extraire de la station de métro. J'avais les jambes un peu tremblantes et votre souffle était court. Nous sommes arrivés à l'air libre. Vous saviez que dans le parc, il y avait des bancs un peu à l'écart des bassins et des allées fréquentées.

Vous avez choisi… celui un peu isolé. Deux chaises vertes que nous déplaçons. Cela ne donnera pas aux promeneurs l'idée de faire une halte près de « notre blanc ».