HOTESSE AU PARC DES PRINCESSES

emilbal

À toutes celles qui n'y ont jamais mis les pieds.

Tu fais quoi ce soir ?
Je bosse.
Ah ouais ? Tu fais quoi ?
Ben j'vais au Parc !
Au Parc...
Au Parc des Princesses ! PSG//TOULOUSE, attend ! Gros match. Coupe de j'sais plus quoi, mais gros match. 
Enfin gros pourboires j'espère.

Oui parce que le foot, si y'avait que ça... mais non, en plus, il faut quémander comme une pauvrette. 

Soirée type d'une placeuse au Parc des Princesses :

Avant d'arriver à l'entrée du Parc, on m'aura demandé 4 fois si je voulais des places, 3 fois si je cherchais des places meuf et une fois si j'étais une salope vu que je ne répondais pas. Quand je suis devant la porte du "contrôle sécurité",    je me rend compte que je peux desserrer les fesses.
Je présente ma carte d'identité à la douane, des fois que je vienne travailler en clandestine, et là on me donne une accréditation. Ca me fait me sentir importante. Enfin importante...5 minutes quoi. 
Je dois passer par l'étape dites "palpation". J'hésite... je ne sais pas à qui confier mes seins aujourd'hui. Et c'est les bras en croix que je me laisse palper en essayant de regarder ailleurs, genre "oh il est beau ce tableau ! C'est de qui ?"

J'arrive dans les vestiaires, et là commence la traque. 
Je regarde la plaine, ma robe vole au vent, je m'aventure dans la brousse. J'ai pas peur des lions, ni des tigres, ni des panthères, ni des serpents. Je suis courageuse. Je cherche un manteau taille S.

Je me dirige ensuite vers ma tribune. 
Deux options : je râle ou je ne râle pas trop. L'échelle du râlage est gérée par le nombre de rangs à monter et de la tribune. Si tu places Madonna ou Mama Donna quoi.

Au bout de 2 heures de course en gradins, j'ai récolté des piécettes (technique du battement de cils, grand sourire et air désolé) mais aussi :
- trois bleus sur les genoux en voulant faire la nana souple et contorsionniste qui enjambe à l'aise trois rangées de sièges d'affilé
- douze "Un quoi ? un pourboire ?...comprend pas."
- trois "oui mademoiselle j'ai bien compris, je ne suis pas à coté de mon ami et la tribune est pleine, je vais rester sagement à ma place"...et dans ces cas là le mec n'a même pas la décence d'attendre que je sois revenue à l'entrée de la tribune pour me désobéir ouvertement. Petit con.
- un "fouillez-moi" (J'ai une gueule de Palpation moi ?) Le spectateur en question est un mec en cycliste moulant, marcel blanc collant, chair et graisse apparente, sebum bien présent. Le specimen écarte les deux pans de son manteau d'un geste brusque, comme un aigle avant de prendre son envol entrainant ainsi un mouvement de répulsion de sa proie.

Retour aux vestiaires. 
L'instant où chacune d'entre nous développe une passion pour la compta : le comptage des pourboires. 

Deux issues à la soirée : partir comme une princesse avec son butin et payer l'ISF ou alors aller quémander comme une pauvrette un peu de pourboire en plus histoire d'avoir de quoi se payer un Maxi Best of supplément sauce barbecue. 

ouais-ouais-ouais... inattendu.

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