491 Le poisson

Expériences, humide, contorsion, toucher, souplesse.

      M. le professeur Dagès ayant remarqué en 1905, qu'un poisson accidentellement privé de plusieurs nageoires n'en paraissait point gêné dans ses mouvements, a étudié au cours d'une série d'expériences peu connues, l'utilité respective de ces divers membres dans un milieu humide.

      Un premier sujet, débarrassé de sa nageoire dorsale, puis de son anale, n'en fut pas incommodé.
      Un autre après section des pectorales et des ventrales hésita un instant, puis reprit ses ébats avec une pleine assurance.
      Un troisième privé de sa nageoire caudale, coula à pic, mais dès le lendemain il revenait folâtrer entre deux eaux, en agitant vivement, au moyen de contorsions latérales très rapides la partie postérieure de son corps.
      Enfin, le dernier poisson fut touché par l'amputation totale à l'exception de la caudale, et comme le précédent il coula, mais le lendemain, il se remit à nager en faisant vibrer très vite et avec souplesse le seul membre qu'il lui restât.
     Cette recherche semble confirmer l'opinion généralement admise que les ondulations des nageoires impaires ne servent qu'à donner de la précision aux mouvements, que le rôle des nageoires paires est à peu près nul, et que le coup de queue seul serait le véritable agent de propulsion.