6 juin 1944

Jean Claude Blanc

Cette année oubliée cette date du débarquement, à cause de ce virus, qui en tue par milliers, alors que sur les plages d'avantages ont péri pour nos libertés, l'actualité fait meilleure recette...

                           6 juin 1944

Ce jour de 6 juin, oublié cette année

A cause de ce virus, qui fait actualité

La sonnerie aux morts, qu'honore ces alliés

Qui sont tombés jadis, pour qu'on reste français

N'a pas même retentie, plus urgent la santé

Aussi à moi revient souverainiste gaulliste

Rafraichir la mémoire et rendre plus réalistes

Ceux qui souffrent aujourd'hui d'amnésie du passé

 

Les coquelicots des champs, ont la couleur du sang

De cette sève versée, par nos chers combattants

2ème guerre mondiale, pas comme la première

Préambule au combat, c'était « la drôle de guerre »

Mais en plus crapuleuse, vicieuse et meurtrière

Déportations, tortures, à la manière d'Hitler

 

Les armes se sont tues sur notre continent

On s'échange des mots doux, avec le peuple allemand

Enfants de la Patrie, de l'Europe, de la Terre

On s'interroge inquiets, sera-ce la dernière…

 

Débarquèrent nos alliés, sur les plages de la Manche

En tombait par milliers, des braves venus du monde

Volontaires, téméraires, ce fut pour nous la chance

D'être enfin libérés, chassant la bête immonde

 

Le génial Général, par sa nature austère

A fait plier Churchill, pas avare de colères

Rameutant des armées, d'héroïques costauds

Mais qui n'avaient pas peur, se faire trouer la peau

Avec la Croix de Lorraine, en guise de drapeau

 

De Gaulle visionnaire, d'avance avait prévu

Si on s'engageait pas, on serait les cocus

Que notre dignité, valait une bataille

Gonflé a pris les rênes, pour faire suer la canaille

 

Sur la stèle du village, le Maire décline les noms

De ces hommes courageux, qu'ont quitté leur région

Pour aller se frotter avec l'envahisseur

C'était pas cause perdue, mais la raison du cœur

 

Prisonniers en stalags, au fin fond de l'Allemagne

Triste destination, pour partir en balade

Mais leur souvenir, subsiste en notre mémoire

Pourvu qu'on n'entonne plus, funeste « Chant du Départ »

 

Jour férié pour les uns, jour de gloire pour les autres

Les gosses d'aujourd'hui, font plus la différence

Dès lors qu'ils sont pénards, sans obéir aux ordres

Ils n'en font même plus cas, à force d'ignorance

Même qu'elle est bien remplie leur corne d'abondance

 

On évoque les victoires, dans les livres d'histoire

Rarement les horreurs des fours crématoires

Les squelettiques bagnards, au costume rayé

Que les nazis gazaient avant de les cramer

 

8 mai 45, fin des hostilités

On a fouillé les ruines de l'empire germanique

On y a retrouvé, que de pauvres éclopés

Allemands ou étrangers, au sort identique

On s'est battus en vain, la Veuve sévit toujours

S'est tournée vers l'Orient, car ça vaut le détour

Y'a de la chair humaine, encore à se farcir

Comme elle est insatiable, ne boude pas son plaisir

 

Le régime de Vichy, n'était pas une cure

Pétain collaborait avec les ordures

Caprices d'un vieillard, maréchal dépassé

Parqué à l'île d'Yeu, comme simple retraité

 

La France, si elle résiste, le doit au Général

Ça parait évident, tellement c'est normal

On a vite oublié, tous ses efforts faits

Pour redorer le blason, de notre identité

Se réclamer de lui, bien sûr, y'en a qui osent

Dès lors qu'on est gâtés, on voit la vie en rose

Mais en ces temps maudits, ils n'étaient pas légions

Hardis aventuriers, fidèles compagnons

 

La hargne du Grand Charles, en nous encore résonne

Chacun se l'attribue, s'en comble de fierté

Les partis politiques, vont lui faire l'aumône

De rigueur de fermeté, pour la France gouverner

Sans lui le 8 mai, serait sans commentaire

De notre lâcheté, on en crierait misère

Sous les ordres de l'OTAN, des russes, des ricains

Esclaves et soumis, comme des crèves la faim

Il n'en reste plus guère, des anciens combattants

On devrait écouter, les quelques survivants

Quand l'Europe se délite, nous commande l'argent

Nous conseilleraient sûrement, profiter du bon temps

 

Retour sur image, invincible armada

Du 6 juin 44, fallait avoir la foi

Sur les côtes normandes, hérissées de canons

Pour enfin réussir, à transpercer le front

Il a fallu un an, pour terrasser l'ennemi

La capitulation, fut pas une anecdote

Pour les français planqués, qu'avaient pas les mains propres

On ne l'a fêté, ce jour pas comme les autres

Qu'a malheureusement, céda à la routine

Y'a un meilleur sujet pour le citoyen basique

Qui se fout en ces jours de notre République

Pensant qu'à se soigner, de ses petits bobos

Bien sûr milliers des siens morts dans les hostos

Médecins et infirmières, que ces nouveaux héros

Sur les plages normandes, bien moins honorifiques

Se faire trucider, pour notre liberté

Pas de comparaison, les temps ont bien changé

Cependant toujours prêts combattants anonymes

Car d'autres prédateurs, se préparent en sourdine

 

Alors ce corona n'est qu'un petit joueur

Partie de poker menteur s'amuse à nous faire peur

6 juin 44 méritent ces quelques fleurs

GI de toutes races morts sur les plages vainqueurs

L'humanité s'en moque, dès lors qu'elle demeure

Sans aucune maladie, sauf celle du cœur      JC Blanc juin 2020  (6 juin 44)

 

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