A bout de bras
cle132
Dis-moi mon amour
Raconte-moi les ténèbres,
Le néant qui t’entoure
Et le vide qui te broie
Tu n’es plus là, tu n’es nulle part
Tu ne fais plus partie d’ici
Tu ne fais plus partie de rien
Et nous ne pouvons rien pour toi
Je ne te dis pas ces mots
Ecoute, je me tais
Je te parle de choses et d’autres
Je surveille mon langage
Je me retiens de te tenir
De tendre la main vers toi
Ma peau, mes doigts, sont des armes
Qui te crient que tu es toi
Le moindre de mes gestes te rappelle
Cette vie que je suis
Le moindre de mes gestes est le poison qui te tue
Regarde, je ne bouge presque plus
Je remplis le vide de tes journées
Chaque heure qui passe, une chose à faire
Chaque heure qui passe, une de gagnée
J’ai peur mais je n’ai pas le droit
Les autres sont là, tu leur souris
Tu concentres tes efforts vers eux
Je suis fière, je te retrouve un peu
Quand nous sommes seuls, tu t’écroules sur moi
Tu n’es plus qu’un regard immense
Deux yeux d’angoisse qui ne pleurent plus
Mon enfant que je ne peux guérir
Je te hais tant et t'aime plus encore
Déchire cette peau qui te lacère
Vomis cette vie que tu ne reconnais pas
Vide-toi, épuise-toi, et dors enfin, quelques heures
Pour que je puisse dormir, aussi, moi.
C'est grand de profondeur d'âme. Des mots précieux.
· Il y a environ 12 ans ·Frédéric Clément