A ceux que j'aime

Offrir un bracelet à ma prof d'allemand, merveilleuse créature évoluant dans sa salle de classe telle une nymphe au pays des mots et des images. La langue allemande possède des nuances dans ses expressions et formes verbales, c'est ce qui me plaît, d'ailleurs j'ai toujours aimé les nuances, ce concept qui fait que tout n'est pas noir ni blanc. Finesse d'esprit, peut-être trop, ne pas tout hacher menu, menu, mais faire preuve de discernement pour que la vie ne soit pas un tourbillon tortueux et tourmenté, pour arriver à faire les choses comme il faut, peut-être à l'arraché parfois mais ça ne fait rien, tant que ça ne se voit pas.

J'aime faire des cadeaux, les fabriquer moi-même avec pas grand-chose, des corbeilles en tissu, me mettre à la couture au lieu de tout coller, coller. Décopatch, homework, Do it Yourself, j'adore, petits loisirs créatifs, "tout petit, tout petit la planète". Respirer entre deux points de couture, ma mère tricotait comme personne, elle nous faisait des pulls et des manteaux, elle en a défait des pulls pour continuer à nous tricoter des merveilles, la nuit, le jour, je la revois avec son tricot qui lui couvrait les genoux, je l'aime ma mère. Je l'aime mon père, lui et son parfum de terre et de jardin, de vent froid qui lui glaçait les mains. Mon père et ses godillots qu'il plaçait sous la chaise dans la cuisine, c'était sa place, son fief, son royaume, mon père et ma mère en habits du dimanche, dignes sur une photo dans le salon, je les aime, je les aime.