A history of violence.
daniel-m
L'on a, à force de voir des films, ses petits réalisateurs fétiches, et on se dit vivement son prochain film, car même pas peur d'être déçu ! Parmi les grands cinéastes encore vivants de ce monde cruel, il nous reste le canadien David Cronenberg. Vous savez, le grand génie barge qui a été très marqué par son premier steak tartare, à un point qu'il mette de la viande froide dans presque toutes ses histoires. Il nous a en effet habitués à mélanger dans ses films, la matière organique, le vivant et la matière inerte avec le conscient et le subconscient. Une manière abstraite peut être de lier les choses, de donner à la chair une manière toute Cronenberguienne de s'exprimer et d'exister. C'est spécial et tout le monde n'aime pas, … moi j'adore !
Et puis, de temps à autres, il nous surprend et travail sur un autre tableau, la psychanalyse, ou ces tiroirs secrets restés ouverts dans nos têtes … enfin, vous voyez ce que je veux dire Zigmund ? David Cronenberg nous a ainsi gratifié d'immenses chefs d'œuvre comme « Spider » pour ne citer que celui-ci et que je vous recommande. Mais la filmographie de David Cronenberg est impressionnante.
Filmographie de David Cronenberg :
1969 : Stéréo
1970 : Crimes of the Future
1975 : Frissons (Shivers ou The Parasite Murder)
1977 : Rage (Rabid)
1979 : Fast Company
1979 : Chromosome 3 (The Brood)
1981 : Scanners
1982 : Vidéodrome (Videodrome)
1983 : Dead Zone (The Dead Zone)
1986 : La Mouche (The Fly)
1988 : Faux-semblants (Dead Ringers)
1991 : Le Festin nu (Naked Lunch)
1993 : M. Butterfly
1996 : Crash
1999 : eXistenZ
2002 : Spider
2005 : A History of Violence
2007 : Les Promesses de l'ombre (Eastern Promises)
2011 : A Dangerous Method
2012 : Cosmopolis
2014 : Maps to the stars
2018 : Eastern promises : Body cross (à paraître)
Synopsis de « A history of violence ».
Tom Stall (V.Mortensen), père aimé de sa femme et de ses enfants, citoyen respecté, vit une vie sans histoires. Et pourtant... Un jour, deux voleurs entrent dans le modeste restaurant qu'il tient en ville. Malgré la menace des armes à feu des malfrats qui ne sont pas des amateurs, Tom va réussir à retourner la situation et à neutraliser les deux assaillants. Devenu le héros de la ville, il devient aussi la nouvelle mascotte des médias et voit son portrait et ses exploits apparaitre dans la presse et dans le journal télévisé. Tom espère rapidement retrouver le calme mais un peu plus tard, d'autres énigmatiques individus débarquent à leur tour dans son resto et s'adressent à Tom comme s'ils le connaissaient depuis longtemps....
Difficile de parler de la suite sans dévoiler quelques ficelles du film.
Les acteurs et trices:
. Viggo Mortensen - Rôle : Tom Stall
· Maria Bello - Rôle : Edie Stall
· Ed Harris - Rôle : Carl Fogarty
· William Hurt - Rôle : Richie Cusack
· Ashton Holmes - Rôle : Jack Stall
· Greg Bryk - Rôle : Billy
· Stephen McHattie - Rôle : Leland
· Peter MacNeill - Rôle : le shérif Sam Carney
· Bill MacDonald - Rôle : Frank Mulligan
· Aidan Devine - Rôle : Charlie
Cronenberg prouve une fois de plus qu'il sait faire du cinéma, du vrai. Rien à redire, on plonge dans le film dès le début, puis on est happé par l'histoire, qui au final est bien plus simple et plus modeste que ce que l'on ne pourrait le croire au début, mais pour cela, une fois de plus, il faudrait que je vous raconte le film, et ce n'est pas le but ici. Il y a une espèce d'harmonie au niveau des acteurs, de leur jeux très authentique, harmonie aussi entre les décors, la musique, toujours servie par Howard Shore (et toujours bien placée chez D.C.). Bref aucun couac, aucune fausse note, dans une œuvre toujours particulière. C'est un film de David Cronenberg, rappelons le ! :o)
Le sujet traité avec une grande maitrise, mais surtout avec pudeur, est bien sur la violence, où est-elle en nous ? Est elle nécessaire où est ce simplement un appendice humain contre lequel chacun doit lutter pour ne pas qu'il surgisse ou resurgisse ? Le film raconte également les conséquences d'une double vie, … le repentie est il possible ? Sommes-nous foncièrement bons ou foncièrement mauvais ? Le passé obscure d'un individu marque-t-il à jamais son existence ou peut on décider de son propre chef de changer et de reprendre le contrôle de sa vie ? … La réinsertion est elle possible après la violence, la décadence ? etc etc. Les réflexions, je dirais plutôt les propositions de réflexions, sont nombreuses, et honnêtement, je vais revoir le film et surtout les bonus pour essayer d'interpréter un peu mieux d'une part le film et d'autre part, pour écouter bouche bée, les interviews de D.Cronenberg. Mais peut être que le maître n'avait ici que simplement envie de nous raconter une simple histoire de violence …
Le registre du réalisateur m'a ici surpris, même s'il ne peut s'empêcher de nous montrer ponctuellement du sang et de la chair lacérée, un petit coup de gore de ci de là, la triste réalité des impactes, le sang encore chaud, pour nous démontrer peut être que nous ne sommes pas grand-chose de plus au final, qu'un peu de chair, un bout de viande doué de raison. Justement, il y a dans le film deux scènes de sexe plutôt torrides et surprenantes, l'une tendre et amoureuse, l'autre proche du viol, entre Tom et sa femme. Et une question, l'acte amoureux peut il se rapprocher d'une certaine violence, et jusqu'où, à quel point. Où se situe la limite de la violence dans le rapport physique etc, … mais je m'égare :o). C'est vraiment du grand cinéma qui mélange adroitement intimité (au sens large), profondeur de l'individu et mystère … pourquoi, à quel instant, la violence refait elle surface ? Est-elle gratuite, est elle nécessaire, y a-t-il toujours une autre alternative, une raison … ?
Ce film est tiré de la bande dessinée « A History of Violence » de John Wagner (scénario) et Vince Locke (dessins). Le scénario du film est de Josh Olson. Les personnages évoluent dans un décor simple, voir dépouillé. Les effets spéciaux peu nombreux, se limitent au maquillage et sont de bonne qualité. J'ai trouvé, et c'est paradoxal, que bien que tous les acteurs sans exception, ont un certain charisme, que le personnage principal aurait gagné avec le choix d'un autre acteur, j'aurais bien vu Christian Bale par exemple dans le rôle de Tom Stall. Bien sur, Viggo Mortensen est très bon, mais il m'a un peu dérangé par moments. Ceci est bien sur un ressenti très personnel. Ed Harris par contre en mafioso balafré, est lui carrément jouissif !
Vous l'aurez compris, « A history of violence » est un drame tout court avec un drame psychologique en plus. Ne vous attendez donc pas à rire aux larmes, mais à entrer dans un triller psychologique assez noir, grandiose de par sa mise en scène, de par l'intrigue superbement servie par les acteurs. Un film que je recommande, comme tous les films de Cronenberg d'ailleurs, même si ici, le maitre ne se soit contenté que de mettre tout cela superbement et dans la simplicité pure qui le caractérise, en images.
Prenez soin de vous !
J'ai vu de lui "La mouche", pas mal, horrible comme truc, Pis c'est tout, le reste connait pas...
· Il y a plus de 6 ans ·arthur-roubignolle
Cronenberg est un génie visionnaire. La mouche n'est pas un film d''horreur mais un film sur le rapport d'un individu avec la maladie et la légalisation de l'euthanasie. Lorsque tu regardes ses films en tenant compte de l'année de leur sortie, tu te rends compte que le type avait trente ans d'avance sur son temps. Vidéodrôme sur la place de l'image dans nos sociétés, ExistenZ sur la réalité virtuelle et ses dangers etc. A découvrir :o)
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Intéressant. J'aime bien l'acteur héros du film. Il joue juste.
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
Je le préfère dans "Capitaine Fantastique". Tu l'as vu ?
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Non. Je note ton indication
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
Si Frédéric Beigbeder ne te prend pas dans son émission « Le cercle » comme chroniqueur, je lui casse la gueule ! :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Merci :o) Vous êtes trop bon !
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Que nenni, que nenni ! ;o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé