À la manière de Butor

Jonathan Penglin

Poème automatique sur trame matricielle.

Butin du jeudi dans les poubelles du jardin d'enfant :

  un passeport, une jarretière, un nez rouge et des missels,
    Adieu gare de Montparnasse embouteillée
    persiennes fermées au brûlant soleil d'été
  des lanternes de verre, de papier, de feutrine et de soie.
    Le port sous la brume
    et les pêcheurs ensommeillés
    un chat sur les pavés
    les cheminées qui fument
    sous la Vierge renfrognée
  des tombereaux de lucioles, de coccinelles, de sauterelles et d'araignées.
    La mer qui tangue
    le phare qui bat
    un étal mis à bas
    et la fille qui tire la langue
    à la tête du Roi
  des tours d'ivoire, des châteaux en Espagne, des citadelles enneigées et des colonnes de stylites
    La main de la mère
    la gifle de l'amante
    les coups de midi trente
    au fronton du monastère
    où s'agenouille la servante.

  Un pas, on s'arrête, on regarde, on oublie, un pas.

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