A l'aquarelle.

helenac

A l’aquarelle.

Car une teinte bleue

Dans l’épais camaïeu

Saura sans plus d’éclat

Couvrir les émois

Des herbes sèches

Posés comme tes mèches

Sous la fraîcheur sage

D’un futur adage

Car l’azur dilué

Face au ciel déchiré

Pourrait sans autre bruit

Assécher lors de la nuit

Les pluies menaçantes

Les peurs inconscientes

Qui se sont dessinées

Sous le grain du papier

Car à cet horizon

Ne vaudrait d’oraison

Que par la fine grâce

D’un pinceau de glace

Qui déposerait fier

Un soupçon de lumière

D’une façon incongrue

Dans ce miroir trop cru

Car sous l’habile trait

De ta main habitée

Se couchent les bruyères

Effrayées du tonnerre

Que tu sembles vouloir

Sous des nuances noires

Faire éclater au loin

Pour une colère de moins

Car le pinceau glisse

Et encore s’immisce

Donnant vie à la toile

Qui lentement dévoile

Sous mes yeux fidèles

Peints à l’aquarelle

Les âpres ombrages

De tes paysages

De touche en retouche

(Nerveusement)

De couche en couche

(Légèrement)

S’approprier les beautés

d'une aquarelle oubliée

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