A l'aube

shalimar

Je me suis levée à l'aube, ni contente ni mécontente de cette journée de vacances qui m'offre l'horizon profilé d'une totale vacuité.
Assise sur mes toilettes, j'aperçois par la lucarne le jour qui naît lentement ; je me surprends à nourrir des pensées étranges dans cette position.
Vouloir parfois que l'on me dépouille de tout mon être cela fait-il de moi une femme à tout faire ?
Je me retrouve plusieurs fois par jour assise sur des toilettes
et je ne comprends pas pourquoi c'est maintenant que j'éprouve cette envie folle.
Je ferme les yeux et ouvre mes cuisses.
Liberté dans cette solitude dont je ressens tout à la fois le besoin et la peur.
Besoin de baiser, peur de se sentir tragiquement seule en étant baisée.
Et en n'étant pas baisée. Pire encore ?
Envie d'être prise sur le fait, sans bouger un cil.
Je me retiens. Et je me retiens d'ouvrir les yeux.
Envie de l'appeler. Là, maintenant, immédiatement.
Pendant que je maîtrise encore mon envie.
Je me sens rougir sous l'intensité immédiate de cette pulsion.
Pourquoi suis-je seule ?
Pourquoi n'ai-je jamais osé partager cette intimité ?
Envie de vivre sans me laisser errer dans n'importe quoi...
Le n'importe quoi n'étant pas n'importe quoi pour quelqu'un d'autre,
tout dépend comment moi je le conçois.
Comme on dit, ce qui est bon ou pas bon pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre.
Il y a des caresses que vous ne pouvez prétendre offrir si l'autre vous enferme.
J'aime les odeurs, j'aime les langues sur les sexes,
j'aime les goûts chauds qui coulent sur chaque particule du corps en exaltation.
je suis la pudique, l'impudique,
j'aimerais aimer l'amour sous toutes les formes,
et même avec certaines formes qui me font peur.
Que je n'ai jamais osé vraiment aborder
car l'autre ne m'a juste pas découverte, là, dans mon esprit
celui qui mouille l'autre,
l'un ou l'autre.
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