À l’aube des rêves indigènes

irae

À l'aube des rêves indigènes

j'accroche des saphirs aux trains de nuit

même si je sais qu'ailleurs c'est la même heure

je veux boire toutes les liqueurs

 

Qu'on baigne dans le vin des déluges    

ou l'acide du temps, c'est le cœur qui titube

Les oiseaux du ciel et leur imposture

qui picorent le zeste de nos brûlures

et s'oublient les rubis perdus dans nos veines

Marchand d'armes, marchand d'armes

investit nos rêves  

 

Le fond des deuils éponges les réminiscences

les rêves indigènes, qu'ils reviennent

 

Dans les syncopes mélodieuses  

j'effiloche mes coutures

même si j'empeste le train de nuit

j'avale tout le macabre du jour

 

Il y a du sang sur le bitume

des fous qui fulminent

des halos de grands feux.

Orfèvre tirailleur conte des histoires

dans le bleu venin des croisières qu'on oublie

j'ai ma nuit qui palpite criblées de mercure

où l'immobile falsifie l'angle des plaies    

 

Le fond des deuils éponges les réminiscences

les rêves indigènes, qu'ils reviennent

 

les rêves indigènes je m'épancherai enfin.

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