A l'aube d'une destinée...

arkhaam

J'ai dans le sang un doux poison, un poison bienheureux qui glisse, qui s'immisce, qui me fait voir toute la grâce de son dangereux pouvoir, celui de me mettre à genoux et rejoindre les élans insensés d'un sentiment merveilleux. J'ai perdu le sens de ma solitude, je n'ai plus à l'esprit que vouloir propager ce nectar assassin dans le cœur de tous mes rêves, de tous mes espoirs dans le but éprouvé de crier, insouciant, la reconnaissance absolue de toute sa splendeur, sa généreuse domination. J'ai, pourtant, comme autre présence, cette indélicate douleur, mère abusive de mon attention, de ces instants amoureux qui ne peuvent demeurer qu'au sein de mon imaginaire car, c'est ainsi, quand le destin décide de s'amuser de vous, il n'est guère de solution que vous pouvez lui opposer. Aussi je ne puis que me battre, me défendre de ce jugement que l'on m'impose avant de remettre au sel de ma vie toute la gloire que je lui dois, car son image, obsédante magnificence, n'a de sens que si elle m'accorde le droit de n'être que son choix, son doute, son unique prédiction. Je me veux au creux de chacune de ses pensées, de ses désirs, chacun de ses gestes, de ses sourires.... mais ici se découvre la naissance de ma peine, de la souffrance immédiate qui bascule en son âme et se projette sur le cinglant de mon désespoir, car s'il est un enfer sur Terre, le mien est d'être loin d'elle, de son impossible partage et de me voir, ainsi, sans force ni courage me conduit au-delà de la tragique espérance qui sommeille à l'orée de ma peur. J'ai prononcé mille fois la seule sentence imagée qui me survit, celle de nos mains croisées et de nos doutes amoureux, réunis enfin en une seule entité. Il est clair que cela n'existe que par moi mais je sais le besoin d'être à elle, de lui devoir ma vie nouvelle, celle-là même abandonnée depuis cent ans à la rage dégoulinante de mes choix les plus audacieux. Je lui appartiens comme un souffle revient au vent, comme un murmure désenchanté se doit de mourir au bord de lèvres amoureuses et si je cède à la folie de n'avoir pu soumettre mon destin, alors il ne me restera que l'obscure pensée de n'avoir pas su lui revenir.Il n'y aura de sens à ma vie que lorsque je saurais être présent, que je me noierais dans le tourbillon délicat de son ombre d'où je combattrais pour survivre au temps, aux efforts malheureux de ceux qui ne me veulent à ses côtés. Car s'il est une route que je dois suivre, c'est celle qui me mène à son cœur et je n'aurais de cesse de lui démontrer le pouvoir émouvant de son âme frôlant la mienne, du battement valeureux et singulier de mon amour immédiat et éternel. Ce poison merveilleux me donne à l'aube de chaque nouveau jour l'audace de survivre au suivant, la volonté improbable de ne jamais renoncer et de déposer, au bord d'un autre croissant de lune, mille baisers amoureux destinés à lui remettre l'unique force qui me soutient, celle de mon impensable amour.

  • Un clic sur ma page, à fait de vous un virtuel ami. En vous lisant, je me dis que le hasard n'existe pas, il m'a mis sur votre chemin pour que je lise ces mots forts. Merci...

    · Il y a presque 12 ans ·
    Default user

    Clarté Obscure

  • Merci Layla, vous me donnez envie de rester, Audrey je ne sais ce que je ferais si je ne vous avais plus comme lectrice, vous êtes la force vive de ma plume, merci...

    · Il y a presque 12 ans ·
    Clown 4 92

    arkhaam

  • il manquait plus que vous par ici, enfin vous voilà...je ne suis jamais là mais je viendrais vous lire parce que vous savez que vos mots sont comme une drogue, bise. Ha oui, superbe texte comme toujours, mais est-il besoin de le préciser....

    · Il y a presque 12 ans ·
    Fb img 1499274464706

    Intrigante

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