A l'enfant

aile68

Mentir à l'enfant aux yeux qui pétillent, lui faire croire que le monde est bien rond, propre sur lui comme un sou neuf, lui promettre que la vie sera belle et scintillante juste pour lui. Même si l'enfant ne croit plus aux histoires au fur et à mesure qu'il grandit, ses yeux brillent encore face au regard éteint de la mère endormie. Il ne sourit pas, il s'éloigne pour pleurer, quels voyages merveilleux n'a-t-il pas faits à ses côtés! Dans tout ça, y a des orangers, des citronniers qui scintillent le long des routes, des autoroutes qui mènent à la source, un village perdu dans les vieilles terres d'une île de légende, un mythe vivant, toujours prêt à accueillir l'étranger de là-bas.

Des familles, immenses, accueillantes, à la croisée des chemins et des générations, prend le frais sur la place du village, c'est comme la caverne d'Ali Baba, on sent mille parfums qui se dégagent de jouets en plastique. J'aurais aimé sentir l'aile douce et frileuse de mon père changé en ange, il est allé rejoindre la famille mais il est aussi parmi nous par un bruissement de feuilles léger, le chant d'un oiseau bleu comme ses yeux. Petit à petit la famille s'agrandit et s'écourte à la fois, que croire, qui croire, j'appelle rarement là-bas, c'est pour cacher tout ce que je renferme, beaucoup de larmes étouffées.


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