À M.

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Amour... On connaît tous, au moins une fois, ces séparations qui nous arrachent le Cœur et nous font liquider trois paquets de mouchoirs. À croire qu'il s'agit d'un complot des industries Kleenex...

Je voudrais en ce moment pouvoir à nouveau tenir ta main, et revoir ce regard dans lequel, il me semble, se mélangeaient nos deux bonheurs.


Par mélancolie, je m'imagine parfois être l'un de ces aveugles désireux de voir et conscients que l'obscurité, qui recouvre les yeux et leur âme, ne trouve pas de fin - où qui n'en trouverait une que dans tes bras...


Ironiquement depuis mon âge, j'affirme "Je connais la Nuit."

Nuits de douleurs, qui renversent les amours et brisent les vases de vagues souvenirs fanés.

Nuits d'insomnies, d'angoisses épuisées.

Nuits d'impatience, de joie, nos confidences comme seule espérance.

Puis vinrent enfin ces nuits ensoleillées, tendrement repliée dans les bras les plus doux, et où le Bonheur ne représente que bien peu de choses.


Je me demande à présent s'il existe une nuit sans l'envie de tes bras… Je te renvoie encore déposer ta montre sur le meuble du fond, et moi, encore à rêver qu'elle s'arrête par un béni coup du sort… Ah ! Suspendre le temps ! Si seulement.


Distance, tu es bien cruelle ! Tu rends fous les amants et ronges leurs cœurs ! Mais ton confrère le temps l'est plus encore. Il édulcore les souvenirs et, peu à peu, tamise les passions, en murmurant.


Rappelle-toi... Assis sur le banc humide, se déclarer l'un à l'autre. Se méprendre un court instant, être trop timide, puis voler le premier, échanger le dernier. Se séparer, angoisser par l'éventuelle absence de nouvelles, se retrouver finalement, pour la plus grande des joies, pour plus cruellement se quitter. Mon amour, j'ai mal d'encore t'imaginer…


1er janvier : Paris, rendez-vous capital. Je rêvais d'apprendre à te connaître, voilà chose commencée. Toutefois, quelle douce et terrible douleur que d'être à nouveau séparée de toi ! Sans cesse bercée par ce parfum azur, la tête posée sur cet oreiller, sans cesse caressée par cette passion qui me hante… Passion encore entière et préservée… Mais qui, parfois, lorsque toutes les bougies sont éteintes et les paupières closes, me semble n'avoir jamais existé. Un songe. Un crescendo. Rapide, puissant, éphémère. Un fantôme écarlate parmi des nuages blancs…


Pour l'heure, je reste à croire qu'il n'existe aucune nuit sans l'envie de tes bras, à me rappeler ta montre et tes sourires qui, à leur manière, arrêtaient le temps...

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