À peine si

Stéphane Monnet

Sur l'ami Claude Roy.

À peine si le vent sur tes épaules nues
Comme un frisson courant une mer immobile
À peine si les bruits montant de l'avenue
Racontaient la ville, tout en bas, volubile

À peine si la nuit accrochait ton regard
Toi qui, ignorant les étoiles, pleurais seule
À peine si les vestiges de la bagarre
Méritaient que des mains tissassent un linceul

À peine si les promesses et les projets
À peine si les baisers et les jours heureux
Contiendraient, les uns sur les autres allongés,
Dans un souvenir saumâtre et dangereux

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