A quel sein se vouer ?

bleue

Elle lui avait fait un cadeau, aujourd’hui, du moins, c’est ce qu’elle espérait. Apparemment, cela lui avait fait énormément plaisir.

Se retrouver chacun derrière un clavier et un écran, ça pourrait paraître un peu maigre. Pas de peau à peau, pas d'échanges de fluides. Ce qui leur importait, c'était d'être ensemble, et comme il était impossible que ça se passe vraiment, il leur restait internet. Ses méandres, ses facilités, ses contraintes, ses libertés. C'était à la fois aisé et compliqué. Mais pour le moment, ils étaient juste heureux d'être face à face virtuellement. C'était ce qui comptait.

Après palabres et discussions mêlant les amabilités d'usage (ils ne s'y sentaient pas obligés mais ils savaient que l' « autre » avait une vie remplie et comme ils s'intéressaient à ce qui se passait … par là, ils demandaient autant qu'ils se confiaient), ils poursuivirent en évoquant cette fois où ils s'étaient mélangés avec tellement de feu et de douceur.

Et puis, les choses chauffèrent.

Elle : tu me manques… Je peux entendre ta voix ?

Lui : pas pour l'instant. J'ai juste l'occasion de tapoter pour le moment.

Elle : et si tu branches ton micro et que je t'appelle…

Lui : ok

Elle : tu me dis quand c'est bon ?

Lui : oui, je branche mes écouteurs

Elle : je t'appelle ?

Lui : ok

Un murmure étouffé…

Elle : ne dis rien si ce n'est pas possible pour toi…

Elle l'entendait respirer très fort. Il chuchotait mais c'était presque inaudible. Elle approchait son oreille et sa bouche de l'ordi. Elle aurait voulu, tellement voulu…

Ses respirations à elle prenaient le rythme de ses souffles à lui… Elle chuchota qu'il lui manquait, qu'elle avait envie qu'il soit là, juste près d'elle… simplement pour répondre à ses murmures à lui, à sa voix un peu étranglée.

Dans la fenêtre de Skype, à gauche, elle vit qu'il écrivait quelque chose.

Lui : montre- moi tes seins

Elle était gênée. Jamais elle n'avait fait une chose pareille… Elle était complexée et … Cet homme, par contre, il avait l'habitude de se masturber devant elle… Il aurait été de bon ton qu'elle accepte comme un juste retour des choses. Elle portait une blouse légère et un soutien- gorge un peu rembourré, noir.

Elle : j'ai acheté de la lingerie exprès pour quand on se retrouvera… Je te montre ?

Il n'attendait que cela. Il répondit sourdement que oui. Le volume de sa voix était toujours faible. Mais l'intonation très claire. Elle brancha sa webcam.

Sans un mot, elle ôta sa blouse : quelque chose de sombre et de fleuri. Ce n'était pas bien net sur l'écran mais cela n'avait pas d'importance. Il pouvait voir la ligne de ses seins qui se touchaient parce que le sous- vêtement était un peu serré.

Lui : tu es si désirable… Encore

Elle : le reste aussi ?

Lui : ouiiiiii

Elle s'exécuta donc, moins gênée que ce qu'elle aurait pu imaginer. Rapidement, elle retira le soutien- gorge et s'allongea sur le flanc droit. Ses seins étaient bien en vue. Elle s'en rendit compte parce que l'homme respirait de plus en plus vite. Sa voix était haletante à présent.

Lui : oh, ce que c'est beau… Tu me fais bander…

Elle comprenait à présent pourquoi l'homme aimait se toucher face caméra. Quand on se rend compte qu'on est excitant, c'est très gai. Ça donne une sensation de puissance.

Il y eu un petit bruit et en plein centre de l'écran, une fenêtre s'ouvrit. C'était lui, le sexe en main, qui se masturbait lentement. Très lentement. Il effleurait à peine son gland, il se contentait de jouer avec le prépuce. Il tirait fort, très fort. Son gland était nu, son membre fier et dressé. Et … il soupirait, ce qui n'était pas pour gâcher ce qu'elle entendait.

Lui : tu es désirable, si désirable

Elle avait empoigné un de ses jouets. A présent qu'elle avait le buste nu, elle voulait en mettre plein la vue à son partenaire de jeu… Elle voulait qu'il l'entende gémir et suffoquer, même s'il ne voyait que le haut de ses seins. Elle écarta la lisière de son string et plaça l'extrémité de son frétillant entre ses lèvres. Elle étouffa un petit cri. La vibration l'avait surprise. Elle la fit rapidement grimper à la vitesse la plus rapide.

Elle : continue, j'ai envie de t'entendre soupirer…

De son côté, elle manipulait le jouet avec dextérité. Elle regardait l'homme, sur l'écran, le sexe toujours en main. Il l'encourageait par des « Tu es belle… ».

Elle : tu veux me voir me toucher ?

Il y eut un profond soupir, comme une fin de sanglot. Elle saisit son téton droit entre le pouce et l'index et tira dessus. Cela ne lui donnait pas énormément de plaisir mais elle était certaine que cela serait différent pour lui.

Lui : Hmmmmmm. Oh oui, c'est bon.

Elle : je continue ?

Lui : ouiiii….

Elle poursuivit donc cette caresse de la main droite tandis que de la main gauche, elle faisait vibrer le jouet sur le haut de sa fente. Elle était déjà trempée. Il était clair qu'elle imaginait le sexe raide de l'homme à l'intérieur d'elle.

Lui : j'ai envie de te la mettre entre les seins….

Ce gland gonflé, elle aurait voulu s'en occuper comme un gros bonbon rose clair, le suçant, le léchant, le mettant en bouche amoureusement… Elle lâcha le téton.

Elle : ça te dérange si je ne m'occupe plus de ça ?

Prestement, elle ôta son string trempé, saisit un autre jouet aux mesures plus conséquentes, se l'introduisit dans la chatte et avec tendresse se donna du plaisir. Elle sentait l'orgasme arriver. Subrepticement. Et puis de manière plus prononcée.

Il y eut un bruit qu'elle reconnut sans peine : l'écran était noir, à présent, ou plutôt bleu. « Veuillez évaluer votre communication » avec 5 ou 6 étoiles sous la phrase. Elle ne faisait jamais attention au nombre et ne remplissait jamais l'avis. Pour elle, la communication valait toujours le maximum : elle jouissait chaque fois qu'elle était connectée de cette manière…

La seule chose qu'elle regretta égoïstement, c'est de ne pas avoir pu l'entendre lui… Elle sanglotait à présent. Cet afflux d'émotions, les mots tellement excitants de son partenaire, ses compliments…

Il fallait qu'ils se retrouvent, vraiment….

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