A toi

mamky

A toi 

J’ai parcouru des déserts dorés sans fin, et des contrées lointaines dont la réalité dépasse le mythe. J’ai aperçu des montagnes sans gêne qui transpercent la maison de Dieu, et des arbres insolents qui tutoient les anges sur leurs nuages. Je me suis perdu dans les abîmes de cieux étoilés, et dans les yeux de beautés blasphématoires. Je me suis enivré de l’odeur de peaux satinées, et de la douceur de voix cristallines. Je me suis égaré en parcourant des hanches téméraires et des lèvres envoûtantes. J’ai conquis des cœurs et colonisé des corps. Je me suis noyé dans la jouissance corrosive de l’acide et la volupté insaisissable de l’herbe.

Mais ce soir, que me reste-t-il ce soir ? Que me reste-t-il au crépuscule de ma vie ? Sinon le souvenir inaliénable de ton sourire auquel je m’accroche sans  espoir. Les vagues agitées de cette mer azure ne font que me rappeler amèrement nos danses passionnées et nos va-et-vient endiablés. Mais ce soir, que me reste-t-il ce soir ? Que me reste-t-il à la fin du voyage ? Peut-être ton regard qui ne me quitte pas, ou bien le battement de ton cil qui tourbillonne encore en moi. Je ferais mieux de t’oublier, de m’arracher à ton souvenir qui hante mes nuits. Mais à quoi bon survivre sans rêver de ton ombre qui me guette, à quoi bon respirer si ce n’est pour ressentir la douleur de ton absence qui me brûle les entrailles.

A toi, je dédierai mes derniers souffles et mes ultimes rêveries. A toi, je penserai dans les flammes brûlantes de l’enfer et dans les vallées paradisiaques du jardin d’éden. A toi, qui n’a jamais existé et qui n’existera probablement jamais…

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