A toi, spectateur

Il y a des millénaires, l'homme créa la guerre,
Une alchimie étrange entre le sang et le fer.
Quelque temps plus tard, il inventa la paix,
But ultime d'un conflit, une raison aux vies happées.

Souviens-toi à jamais, toi, spectateurs,
De ces années de folies et de terreurs,
De ces siècles où l'on tuait légalement par milliers,
De ces journées où la vie était un mot singulier.

Regarde en cette heure, le monde est un brasier,
Partout raisonnent des prières pour la Paix.
Comme on implore Allah, le Christ ou Yahvé,
Les hommes s'effondrent sur l'autel des charniers.

Espérant chaque seconde l'envol d'une colombe,
Qui, d'un assourdissant silence, fera taire les bombes.

Qu'importe ton Dieu, qu'importe ta nation,
Qu'importent tes idées, qu'importent tes ambitions,
N'oublie pas que ton voisin, si différent soit-il,
Tout comme toi est un être humain, dont la vie est l'exil.

Avant de dresser des bûchers à la différence,
Revisite ton passé et peins-le de nuances.
Tu découvriras que l'histoire est un arc-en-ciel,
Nos vies sont uniques, mais nous sommes universels.