Abandon
Maxime Arlot
Le village est désert dont les pierres somnolent ;
Depuis longtemps déjà, les vivants ont quitté
Ces lieux où seul le vent aux accents éplorés
Arpente les chemins que l’abandon désole.
Le clocher silencieux, pathétique symbole,
Dresse encor vers le ciel sa flèche mutilée
Et les ans ont meurtri les tombes délaissées
Qui gisent, résignées, parmi les herbes folles.
Nulle dévote main ne vient plus refleurir
Le marbre fissuré des lointains souvenirs
Et des vertes amours que le Temps abolit.
Parfois, les nuits d’hiver, sous le firmament noir,
Quand la bise mugit, l’on croirait percevoir
Le sombre lamento de la Mélancolie.
Très beau poème qui fait craindre à nos campagnes d'être à jamais délaissées...
· Il y a environ 14 ans ·leo