Abandon

Maxime Arlot

Le village est désert dont les pierres somnolent ;

Depuis longtemps déjà, les vivants ont quitté

Ces lieux où seul le vent aux accents éplorés

Arpente les chemins que l’abandon désole.

Le clocher silencieux, pathétique symbole,

Dresse encor vers le ciel sa flèche mutilée

Et les ans ont meurtri les tombes délaissées

Qui gisent, résignées, parmi les herbes folles.

Nulle dévote main ne vient plus refleurir

Le marbre fissuré des lointains souvenirs

Et des vertes amours que le Temps abolit.

Parfois, les nuits d’hiver, sous le firmament noir,

Quand la bise mugit, l’on croirait percevoir

Le sombre lamento de la Mélancolie.

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